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Inédit
Tout public
Paris : Presses de la Cité, octobre 2021
252 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-19452-6
Coll. "Sang d'encre"
Femmes en Israël
Tout débute il y a quelques années, lorsque quatre étudiantes israéliennes, féministes, ont essayé de secouer un peu le cocotier de la tradition des études religieuses. Parmi elles, Sheila, qui eut une excellente idée mais en parla à son amie, Dina, avant de la développer, ce qui laissa le temps à cette dernière de la publier et de devenir célèbre. Trois des quatre femmes connurent aussi un peu de célébrité en se déclarant contre la maternité. La quatrième fut enceinte, accoucha de jumelles, en tua une avant de se suicider, suite à un stress post partum. Là-dessus, des années ont passé. Dina est une personnalité en vue quand elle appelle Sheila pour discuter, mais finalement les deux femmes se disputent. Quelques heures après le départ de Sheila, Dina est retrouvée assassinée, dans une mise en scène macabre, laissant à penser aux premiers pas d'un tueur en série. Même si Sheila semble s'en moquer, ce n'est pas le cas de la troisième amie, devenue, elle, actrice célèbre. Lorsqu'elle est retrouvée assassinée à son tour, dans une mise en scène encore plus morbide, juste après s'être disputée en public avec Sheila, cette dernière apparait encore plus coupable. Un jeune policier, devenu son amant la défendra-t-il ?
Si l'on se réfère à cette intrigue résumée en quelques lignes, on peut se dire que Filles de Lilith est un pur thriller. Mais le roman de Sarah Blau s'apparente plus à un texte de littérature générale, parsemant son intrigue pour lui donner un peu de goût. Il est surtout centré sur la figure d'une Sheila contemporaine, n'hésitant pasà revenir par des flashbacks sur ses relations avec les trois autres femmes, après un meurtre. Puis comme le ronron s'installe, l'auteure relance son intrigue avec un deuxième meurtre puis de nouveaux flashbacks qui font cette fois intervenir la deuxième fille de la jeune femme qui s'est suicidée. Enfin les perspectives se transforment avec un policier qui n'en est peut-être pas un mais quand même peut-être un peu. Le tout est entrelardé de passages sur la Bible, les femmes fortes qui s'y trouvent, comment elles ont été maltraitées par les hommes, et le refus de la maternité, le tout symbolisé par la lutte entre Ève et Lilith, la femme élue et celle diabolisée. Entre le discours féministe, les sorties universitaires, des détails intéressants sur la chape de plomb religieuse en Israël, et une histoire mal construite, Filles de Lilith est un texte qui hésite trop entre les genres, qui est écrit par une femme sans nul doute talentueuse, mais qui ne sait comment manier une intrigue policière. À réserver aux amateurs intéressés par une histoire plus "blanche" autour de thèmes féministes.
Citation
J'avais éclaté de rire quand le radiologue m'avait demandé si j'étais enceinte. Le personnel soignant, ce soir-là, ressemblait à une brochette de tantes curieuses réunies autour de la table du Seder de la Pâque. J'en riais encore pendant qu'il m'aidait à enfiler le tablier de plomb protecteur.