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Le Cercle des mensonges
472 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-501-13858-1
Coll. "Black lab"
Born Toulouse
Vive émotion à Toulouse lorsque l'on retrouve le corps d'un jeune homme porté disparu : Thomas Andrieu, le neveu du ministre des finances. À première vue il s'agit d'un suicide, le jeune homme ayant envoyé un SMS d'excuse avant de se jeter du haut d'un bâtiment. Mais alors que fait cette jeune femme sauvagement assassinée non loin de là ? Efia M'Bani, femme de ménage, pardon, technicienne de surface, sait ce qu'il en ressort. En pleine nuit, elle a vu de ses yeux quelqu'un forcer le jeune homme à envoyer son SMS avant de le jeter dans le vide. Or l'assassin l'a vue, lui aussi, et a cru tuer le témoin gênant. Rien ne ressemble plus à une femme de ménage africaine qu'une autre femme de ménage africaine, non ? Mais Efia est une illégale qui pourrait se faire renvoyer du territoire d'un jour à l'autre : difficile d'aller trouver la police dans ses conditions ! Il faudra toute la sagacité du lieutenant Urbain Mallot et de la major Margaux Dutilleux pour ne pas croire à ce suicide. Surtout que le jeune homme se piquait d'humanitaire et s'intéressait au sort des SDF locaux. Des SDF qui, ces derniers temps, avaient tendance à disparaître... Puis une jeune femme elle aussi sans histoire est assassinée à son tour dans les bois. Deux affaires sans relations ? Et ce n'est pas tout : via un féru d'informatique, Margaux Dutilleux retrouve la trace de sa Némésis, l'ex-grande prêtresse Virinae alias la dangereuse criminelle Anne Poey, réfugiée à l'étranger. Les policiers vont tisser la toile d'un piège complexe, mais viendra-t-elle s'y engluer ?
Parfois, il est bon de revenir aux origines du polar : un meurtre, une enquête. Étonnant qu'on puisse redonner du sang neuf à la vieille tarte à la crème du témoin gênant cher au grand Alfred Hitchcock, et pourtant, Céline Denjean y arrive en se basant sur la réalité actuelle. Proche du roman de procédure policière plus que du thriller angoissant, cet ouvrage développe ses personnages habituels (il est préférable d'être familier de l'œuvre de l'auteure), une équipe qui échappe aux clichés de série télévisées, même si l'intrigue progresse beaucoup en dialogues. Le tout ne manque pas d'ambition narrative, tissant une enquête complexe, aux détours inattendus, tout en restant sur ce parti-pris de réalisme. Et étonnamment, avec cinq cents pages bien tassées d'une écriture précise et sans fioritures, on échappe au syndrome du Livre ventripotent™, car il n'y a pas une seule longueur ou un poil de tirage à la ligne. Du polar qui ne veut pas révolutionner le genre, ne cherche pas à développer de grandes idées sur le monde, mais se contente de raconter le mieux possible une intrigue solide. Parfois, ça fait du bien...
Citation
Désormais arrosé d'une lumière crue, le cadavre exhibait la sauvagerie dont il avait fait l'objet. Le sang presque séché avait noirci par terre et des traces rouge vif se détachaient en éclaboussures et en giclées sur le flanc d'un des conteneurs verdâtres.