Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
210 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8177-0859-1
Coll. "So noir"
Phobies et réalité
Lucie est une jeune femme a qui tout pourrait réussir : une fille et un fils en pleine forme, un mari aimant et, en y réfléchissant bien, son nouveau statut de femme au foyer lui plait (même s'il faut endurer chaque semaine la visite de sa belle-mère). Mais elle ne se sent pas bien depuis la mort de sa mère qui s'est suicidée, suite à la mort de son cheval (si le cheval est mort, c'est à cause de Lucie). Du coup, la jeune femme a développé une véritable phobie : elle multiplie les tics, passant son temps à vérifier qu'elle a bien fermé les portes, etc. De plus, chaque fois qu'elle double un piéton ou un cycliste, elle pense qu'elle l'a heurté et tué, ce qui fait qu'elle s'est plusieurs fois dénoncée, à tort, et que le commissariat la connait comme le loup blanc. Mais au début de ce roman, elle a justement doublé un jeune garçon et ce coup-ci elle est sure de n'avoir rien fait de mal. Mais quelques heures plus tard, lorsqu'on annonce qu'il a disparu, elle s'inquiète. Elle va se joindre aux recherches que lance l'oncle du disparu, qu'elle reconnait car il a été un cavalier dans le même club que sa défunte mère. Plus tard, elle découvrira également une lettre non envoyée de sa mère, qui lui laisse penser qu'elle avait un amant. Mais c'est surtout l'angoisse d'avoir tué le garçon qui la bousculera et elle essaiera de mener son enquête, ce qui déplaira fortement au commissaire qui croiera encore à une nouvelle lubie. Ses soupçons se dirigeront vers un professeur de judo qui pratiquerait des combats violents avec ses élèves, dans une retraite discrète.
Manies ennemies s'inscrit dans la tradition du thriller psychologique : une jeune femme qui pense avoir commis un crime (mais est mentalement perturbée) va chercher à prouver sa propre culpabilité, et chemin faisant, va découvrir d'autres vérités à la fois sur le meurtre mais aussi sur le "suicide" de sa mère. Servi par une écriture qui se concentre exclusivement sur le personnage central et ses propres impressions, le roman de Pauline Liétar déroule sa description fine et précise d'une phobie. Le suspense reste mené avec soin, et même un lecteur habitué à ce genre d'intrigues peut se laisser prendre et attendre une solution logique mais difficile à trouver. De ce point de vue, le roman est une bonne surprise dans le genre du thriller psychologique intimiste.
Citation
Lucie grimaça. Ses médicaments lui manquaient déjà. Elle n'en avait pas pris depuis près de douze heures et elle se sentait nue.