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Enfantasmes
Après un véritable parcours du combattant, Juliette et Alex réussissent enfin par avoir un enfant. Seulement leur bonheur est de courte durée : celui-ci est enlevé à la maternité même. La commissaire divisionnaire (mal embouchée) Jeanne Muller, de retour à Paris après sa mise au vert suite à sa précédente enquête, est mise sur l'affaire. Ce n'est pas la première disparition d'un nouveau-né : un autre a été enlevé la même nuit dans une clinique différente. Seul point commun entre les deux couples, ils avaient fait tous deux une demande d'adoption, désespérant d'avoir en enfant par eux-mêmes, lorsque celui-ci était arrivé... En parallèle, Jeane Muller s'intéresse à une jeune femme qui tente de sortir d'un réseau de prostitution. Les enlèvements auraient-ils un rapport avec la fondation Ange, agence de protection de l'enfance, fondée par Michel Béjart afin d'oublier un événement traumatique et son fils qui refuse de lui adresser la parole ? Un homme brisé qui tente de se consoler avec un reborn, une de ces coûteuses poupées plus vraies que nature. Tout n'est pas rose dans le monde de la petite enfance...
Après Prendre un enfant par la main, précédent roman de François-Xavier Dillard, nous avions espéré revoir le personnage de Jeanne Muller. Nous voilà exaucés (même si nous ne sommes pas assez prétentieux à k-libre pour y voir une quelconque relation de cause à effet). D'où ce livre ambitieux, moins linéaire que le précédent cité, qui brasse plusieurs affaires et beaucoup de personnages… peut-être un peu trop : parfois, en dépit des efforts de l'auteur (passages à la première personne inclus), le tout est touffu et il faut s'accrocher pour se rappeler de qui est qui et de ses rapports avec l'intrigue. Et cette constante apologie consensuelle de type "les bébés c'est trop meugnon !" répétée à l'envi comme dans un film hollywoodien, quoique promettant de belles têtes de gondole, peut lasser... Mais le bilan est plus que positif. Un auteur qui tente de sortir du ronron habituel ne peut qu'être recommandable, et François-Xavier Dillard est un auteur dont on recommande les ouvrages.
Citation
La souffrance et la misère subissaient aussi des modes. Depuis quelques temps déjà, l'enfance n'était plus le sujet principal des gouvernants. Il était insensé d'imaginer qu'il puisse y avoir une hiérarchie du malheur. Pourtant, elle se traduisait souvent dans les montants attribués à chaque cause. Un enfant martyrisé est-il moins 'bankable' qu'une femme battue ?