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Le Dernier secret
Poche
Inédit
Tout public
418 p. ; 18 x 13 cm
ISBN 978-2-35068-961-6
Coll. "Du noir au Sud", 116
EIROS et Thanatos
L'EIROS, acronyme de l'Européenne d'Intervention et de Renseignement Opérationnel Spécialisée créée par Jean Du Plessis, est l'une des plus côtées des sociétés privées visant la protection des hommes d'État (forcément) haut placés. Du Plessis lui-même est alors mis sur une affaire intrigante : lors d'un sommet sur l'intelligence artificielle à Londres ont circulé en sous-main des informations perdues sur Alain Turing, le génie des mathématiques qui avait déchiffré le code Enigma pour les Alliés et qui avait posé les bases de l'informatique. Et il avait même réalisé une partie de ses travaux en France, au château de Vignolles ! L'EIROS est chargée d'identifier les sources de ces informations. C'est alors qu'est enlevée la fille d'Henri Dutreil, un ponte de la recherche sur les IA. La coïncidence serait trop grosse et Du Plessis est également mis sur cette affaire. Or le ravisseur portait un tatouage typique des anciens Spetsnaz russes. Enfin, on retrouve un cadavre identifié comme celui de Vladimir Sergueïevitch Koulikov, un spécialiste du fameux big data, ancien d'une officine soupçonnée d'avoir influencé les élections américaines. L'agent Pierre Le Dantec va découvrir les traces de Dagon Reynolds, un agent secret américain ayant cotoyé Turing lors de son exil en France avant de gagner l'Espagne pour fuir les nazis qui s'intéressaient de près aux découvertes du génial anglais. Était-il vraiment détenteur du secret de "l'algorithme universel" de Turing ? Mais son enquête va mettre Le Dantec sur la trajectoire d'un redoutable ex-espion russe capable de tout et de forces qui pourraient le dépasser...
Pour un premier roman, on ne peut pas dire que Gilles Ripaille-Le Royer manque d'ambition. En fait, ce mélange d'espionnage, d'historique et de thriller tendance techno n'est pas sans évoquer le célèbre duo Giacometti-Ravenne. L'auteur brasse ici plusieurs époques et saute allégrement aux quatre coins du globe tout en évoquant des affaires récentes comme passées (l'hydre nazie n'est jamais bien loin). Si on peut lui reprocher de perdre un peu de vue ses enjeux, ce flou fait par contre naître ce vertige typique du genre espionnage, donnant l'impression de toucher du doigt une histoire secrète du monde que le commun des mortels n'a pas les clés pour comprendre. Et comme le précise l'auteur, une bonne partie des personnages a priori rocambolesques ont existé... À l'exception d'un tueur renouant avec la tradition du méchant diabolique digne des feuilletonistes. Que du bon ? On aurait juste souhaité un peu plus de mordant dans l'écriture, qui demeure factuelle au point d'en devenir un peu atone, surtout au début, comme si l'auteur avait appris à écrire en cours de route et n'était pas revenu en arrière. Un défaut que Gille Ripaille-Le Royer corrigera certainement dans ses prochains romans !
Citation
Une lueur inquiétante dans le regard, Otto se mit à rêver à cette utopie : une nouvelle ère pour les SS. Autrement plus accessible que la base secrète 'Schatzgräber' de l'île Alexandra en Arctique, l'Argentine offrait aux nazis depuis 1938 des perspectives très intéressantes, pour ne pas dire lucratives.