Contenu
Marcas
Grand format
Inédit
Tout public
430 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-6332-8
Le cinquième est dément
La cérémonie de passation d'un président à l'autre, lorsque la France élit un candidat jeune croyant réellement en son destin, se termine dans le plus grand secret, à transmettre un mystérieux "cinquième rituel" qu'on se fait passer depuis un certain mongénéral... Cinq ans plus tard... Antoine Marcas se remet de la blessure qui lui a valu un long séjour à l'hôpital. Il est sur le grill de l'IGPN : lors d'une manifestation récente, Marcas est accusé d'avoir laissé filer un "black block" qu'il était sur le point d'arrêter. Les bœufs-carotte ignorent qu'il a reconnu son propre fils... C'est alors que Marcas est mis sur une autre affaire, l'assassinat sadique du bibliothécaire Daniel Bertils, torturé avec son propre taser au siège même du Grand Orient de France. Le mobile du meurtre semble être le vol : Bertil détenait des livres précieux pour la maçonnerie qui ont disparu. Un défunt loin d'être au-delà de tous soupçons. Et le vol s'avère un leurre : l'assassin a surtout dérobé des documents récupérés d'archives russes relatives au fameux cinquième rituel. Pour retrouver la feuille manquante, Marcas doit aller fouiller dans les archives de l'Armée rouge, alors que l'assassin est sur sa piste. Mais si cette histoire avait commencé des siècles plus tôt, au Périgord, où des meurtres sanglants avaient été commis autour du château de Castelrouge, là où dit-on sévit un fantôme des plus agressif ? Château où s'était rendu à son retour de Londres un certain De Gaulle pour y recevoir un secret capable de rendre fou quiconque n'a pas la force de le supporter...
Après leur intéressante tétralogie durant la Seconde Guerre mondiale, Éric Giacometti et Jacques Ravenne en reviennent aux valeurs sûres qui ont fait leur succès. Si on passe un début un brin confus, il n'y manque ni un mystère (alors que les vrais francs-maçons font tout pour dissiper les rumeurs délirantes à leur sujet, ils semblent disposer ici d'un pouvoir insoupçonné...) bien posé lors du prologue, ni des énigmes, ni surtout un travelogue international. Cependant, les auteurs n'innovent guère qu'en présentant un passage d'angoisse surnaturelle digne d'un film façon Ringu. Ils cèdent aussi au pseudo-modernisme en donnant dans l'interactif avec une application qui permet d'obtenir des informations en cours de route (votre humble serviteur n'a pas testé, aimant lire effectivement un roman sans distractions extérieures, même si la stratégie commerciale n'est pas mauvaise, offrant aux esclaves une occasion de tripoter leur doudou.) Rien que du bon ? Là, on se voit obligé de déflorer quelque peu, mais pour la bonne cause : alors qu'une bonne partie du roman s'ingénie à exciter l'imagination du lecteur sur ce fameux "cinquième rituel", on ne saura jamais de quoi il s'agit exactement, d'autant qu'une scène finale pleine d'ironie est encore plus alléchante. Ergo : soit on n'en saura effectivement jamais plus, ce qui est tout de même assez malhonnête, soit plus probablement, le mystère sera divulgué dans les volumes suivants (on demeure sur de l'hypothétique, rien ne l'annonce sur la quatrième de couverture). Dommage de devoir conclure un bilan globalement positif sur une note d'amertume...
Citation
Il n'avait jamais été un policier comme les autres. Excepté le frère obèse, aucun de ses collègues ou de ses rares amis n'aurait pu croire le dixième de ce qu'il avait vécu.