Contenu
L'Apparence du vivant
Grand format
Inédit
Tout public
Imiter la vie par delà la mort
Une jeune fille liégeoise qui essaie de quitter son milieu familial, n'hésitant pas à créer de fausses preuves pour coller son frère en prison, a décidé de devenir photographe. Elle est obsédée par la mort lorsqu'elle découvre une nouvelle offre d'emploi qui permettrait de conjuguer un salaire et son obsession. La voilà donc parti pour devenir la gouvernante des Martin, un vieux couple qui tient un funérarium en bordure de la ville. Sa bonne humeur s'accroit lorsqu'elle s'aperçoit que madame Martin est taxidermiste. D'ailleurs, monsieur Martin n'est plus en forme depuis longtemps et est empaillé, restant dans le fauteuil ou déplacé dans la lit pour la nuit. Madame Martin qui sent la mort s'approcher a même un plan pour perdurer par delà le décès et elle commence à initier la jeune fille aux plaisirs du découpage des corps afin de les embaumer. Le retour du frère mal aimé et les visites de futurs acheteurs du funérarium pourraient perturber la vie des deux femmes, mais c'est compter sans leur bonne humeur et leur façon particulière de régler les problèmes.
Le roman de Charlotte Bourlard est court et servi par une documentation précise. L'auteure semble particulièrement s'amuser. Elle est belge et s'inscrit dans la lignée des écrivains qui qui mélangent les côtés humoristiques, flirtant avec le glauque, le sordide, le peu normal, le surréalisme du quotidien - ne pensez qu'à C'est arrivé près de chez vous mais on pourrait multiplier les exemples. En tout cas, L'Apparence du vivant est, si l'on accepte les préceptes de base d'une histoire linéaire avec une intrigue légère et quelques personnages qui poursuivent leur vie et leurs obsessions sans trop se soucier des répercussions, un roman enlevé. Si l'on s'extrait des littératures, c'est pour l'atmosphère l'équivalent écrit de certains tableaux de Clovis Trouille ou de René Magritte. Pour amateurs éclairés cependant...
Citation
Ça fait quatre-vingt-sept marches. Je les ai comptées. En dessous, son corps forme un croissant sur le carrelage du rez-de-chaussée. Une flaque de sang s'étale comme une auréole autour de son crâne.
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