S'adapter ou mourir

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Roman - Thriller

S'adapter ou mourir

Enlèvement - Vengeance - Scientifique MAJ mercredi 19 janvier 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Antoine Renand
Paris : Robert Laffont, octobre 2021
572 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-24698-6
Coll. "La Bête noire"

Justice 2.0

Ambre, dix-sept ans, fait une fugue avec son compagnon Adrien. La maison de Baptiste Rivoire, son correspondant sur Internet, ne doit être qu'une étape de leur périple vers le sud. Mais Rivoire abat Adrien et s'empare d'Ambre qu'il enferme dans un containeur. C'est un pervers psychopathe de la pire espèce qui a toujours rêvé d'avoir une esclave à sa disposition. Et pourquoi pas, lui faire un enfant ? Mais il finira par être rattrapé par ses mauvaises fréquentations...
De son côté, le narrateur traverse une mauvaise passe : réalisateur de deux films salués par le public mais qui ont été des échecs commerciaux, directeur d'un vidéo-club mis au rancard par l'arrivée du Net, largué par sa compagne, il est prêt à tout pour rebondir. Il accepte donc un rendez-vous à la société Minerva où on lui propose de devenir modérateur en ligne pour l'entreprise Lifebook (!). Lui et la petite communauté de modos se voient confrontés chaque jour au pire de ce que l'humanité peut produire, mais deviennent une véritable collectivité au point qu'il emménage dans la grande maison qu'ils partagent. Mais à force de voir impuissant les pires horreurs, ne peut-on être tentés de rendre les coups ? Ainsi naissent les Correcteurs, des redresseurs de torts sans violence qui se contentent d'avertir les brutes dénoncées par leurs vidéos. Jusqu'au jour où ils tombent sur un adepte d'une chasse particulièrement cruelle. Un certain Baptiste Rivoire...

Le thème de l'autodéfense revient fréquemment sur le devant de la scène, parfois de la plus putassière des façons, histoire de flatter les bas instincts du lecteur. Ou plus ambigüe, comme ici, en traitant de l'effet de meute, de l'invincibilité que donne l'anonymat en contrepoint à la société des pseudos du Net. En revanche, l'autre intrigue parallèle offre ENCORE une histoire de séquestration qui, au moins, évite le syndrome Séquestrée de Chevy Stevens (soit cinq cents pages de tortures physiques et mentales pour tout scénario) en ellipsant le pire. Du coup, la longue préparation du narrateur avant d'en venir aux faits peut paraître déséquilibrée, même si la science de la narration (et le besoin de remplir de la page...) fait passer la pilule. Antoine Renand compense par un dernier tiers particulièrement haletant. Rien d'extraordinaire, juste de quoi faire passer un voyage en train ou en avion sans insulter l'intelligence du lecteur et avec même deux neurones de plus nécessaires que pour lire le thriller industriel de base. C'est déjà pas mal...

Citation

Je n'avais jamais été bagarreur ; les fractures, les mauvais coups, le sang m'avaient toujours rebuté. Au sein des Correcteurs, je dois confesser que j'y ai pris goût. Avec mes frères et mes sœurs en renfort, en meute...

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 19 janvier 2022
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