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Grand format
Inédit
Tout public
342 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-2234-2
Coll. "Noir"
L'or du sang
Lorsqu'il apprend la disparition de sa fille Anne, journaliste, Pierre n'a d'autre choix que de s'envoler pour l'Ouganda pour tenter de retrouver sa trace, remonter le fil d'une enquête qui lui avait attiré de nombreux ennemis puissants. Car Anne cherchait à prouver l'existence d'un trafic juteux et meurtrier visant à faire sortir des tonnes d'or du Congo voisin de manière clandestine. Une arnaque à laquelle sont mêlés gouvernements, barbouzes divers, chefs mafieux et industriels corrompus au mépris des lois internationales. Aidé d'une jeune journaliste locale, Pierre va à son tour tenter de remonter la filière, au péril de leurs vies. Car ceux qui profitent de l'or du sang n'ont aucune envie de voir leurs bénéfices amputés.
Travaillant dans la coopération internationale, Max Izambard a vécu plusieurs années en Ouganda. C'est là qu'il a été confronté à une situation politique volatile, à la corruption des élites locales décidées par tous les moyens à s'approprier les richesses du pays, fut-ce par le meurtre ou l'intimidation des gêneurs et des journalistes, et c'est là qu'il a trouvé la matière à son premier roman. Du point de vue documentaire, Marchands de mort subite est un travail remarquable qui sait mettre en lumière une situation complexe, largement ignorée en Europe, alors que le continent bénéficie grandement des revenus d'un trafic qui saigne à blanc les populations locales, finance guérillas et terrorisme, mais fournit les précieux minerais nécessaires à la fabrication de ses jouets technologiques. Max Izambard parvient à rendre lisible les multiples niveaux de corruption, l'imbrication des pratiques barbouzardes et mafieuses et du gouvernement, la difficulté écrasante du travail de la presse et de tous ceux qui tentent de s'opposer à ces pratiques. Il réussit aussi à rendre l'ambiance particulière des pays d'Afrique de l'Est, tiraillés entre tradition et modernité. Les seuls reproches que l'on pourrait faire à Marchands de mort subite tiennent à ses personnages, relativement fades, qui se contentent d'accompagner le récit au lieu de l'incarner, et à une écriture un peu trop prévisible, défauts liés sans doute à sa nature de premier roman. Gageons que les prochains récits de Max Izambard sauront corriger ces détails pour nous offrir davantage de cette vision formidablement documentée d'un continent en pleine mutation.
Nominations :
Le Noir de l'Histoire 2022
Prix découverte Claude-Mesplède 2022
Citation
Deux poids, deux mesures. Les morts blancs ont une histoire, les morts noirs sont juste des corps qui pourrissent sous la terre.