Contenu
Poche
Réédition
Tout public
282 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-253-24251-2
Coll. "Thriller", 32767
Le Vercors de mon ennemi
Garde champêtre dans le massif du Vercors, Élie Martins fait une découverte macabre : le cadavre d'une femme suspendu à un pin gigantesque en pleine nature. Venant enquêter, le lieutenant de police Nina Mellinsky débusque une inscription gravée sur le dos du corps : des lettres en grec signifiant "vérité". Ce cadavre serait-il un message ? En tout cas, le mode opératoire rappelle celui d'un tueur en série surnommé le Philosophe à cause de ce même mot qu'il gravait sur ses victimes. Sauf qu'il n'a pas donné signe de vie depuis plus de dix ans... Mais pour Élie Martins, la chose rappelle une autre affaire, la sienne, lorsqu'il avait été laissé pour mort dans une casse automobile avec une balle dans la tête. On l'avait effectivement cru décédé, et c'est au moment de l'autopsie que l'on s'était aperçu qu'il respirait encore. Devenu amnésique suite au choc, il s'est depuis reconstruit au cœur de ces montagnes. Mais dans les bourrasques de neige, qui peut bien tenter de faire renaître un passé douloureux ?
Décidément, le succès de l'éternel Jean-Christophe Grangé continue d'inspirer les auteurs, même s'il est désormais dépassé sur la droite dans la course aux meilleures ventes. On retrouve les crimes spectaculaires, un tueur en série, un décor évoquant Les Rivières pourpres, et une de ces fliquettes avec un lourd bagage de culpabilité qui sont en train de devenir l'équivalent des DÀP (Détectives À Problème) définis par le regretté Michel Lebrun. Au passif du roman, curieusement, la piste "tueur en série" est assez peu explorée alors que ce genre d'assassin mystérieux dans la grande tradition est toujours excitant. Outre une intrigue plutôt bien ficelée même si, comme toujours, la conclusion est bien plus simple que ce qui a précédé et le mobile banal, ce qui sauve ce roman de la simple littérature-bis (comme il y a du cinéma-bis sous influence), c'est une certaine exigence de style qui se révèle dans des descriptions élégiaques de la nature sauvage — ce qui change de la série télévisée prémâchée habituelle — et un don évident pour les personnages. Niko Tackian sait écrire. C'est comme un plat surgelé : ce n'est pas de la grande cuisine, mais c'est pratique et ça peut être bien cuisiné...
Citation
Il aurait dû se réjouir de cette soudaine activité dans une zone morte, mais cette évolution se traduisait plutôt par une immense angoisse s'infiltrant dans ses entrailles toujours plus profondément. La porte qu'il avait tant de fois tentée de forcer s'était ouverte d'un coup. Il avait peur de ce qui se trouvait derrière, et par-dessus tout, de celui qui lui avait fourni la clé. Le cadavre gelé aux traits familiers était là pour lui, il le savait dans chaque cellule de son corps.