Contenu
Histoire universelle des hommes-chats
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Pierre-Jean Bourgeat
Paris : Nouveau monde, mars 2022
250 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-38094-269-9
Coll. "Roman policier"
Un conte noir
Nous sommes à proximité de la frontière française, mais de l'autre côté des Pyrénées, dans les vallées du Pays Basque, des vallées enchâssées entre les hautes montagnes et où, sous un climat rude, les hommes vivent de la même manière. L'histoire est passée par là et encore aujourd'hui il est fait référence aux différentes familles et à leurs choix pendant la guerre civile. Une région qui vivait, et sous certains aspects vit encore, en quasi autarcie. Chacun protège ses troupeaux et si, ma foi, un paysan tue et découpe les mains des voleurs qui viennent essayer de prendre une partie du troupeau, il serait stupide pour les locaux d'en vouloir à l'assassin. De même, on a beau se détester et avoir des opinions tranchées, lorsqu'il s'agit de se taire et de protéger quelqu'un du village, y compris de ses propres amis politiques, on le fait, au risque d'être torturé et tué. Dans ce village, régulièrement masqué par la brume, on découvre parfois des cadavres. C'est ainsi que l'on raconte l'histoire d'un berger parti faire fortune aux États-Unis et qui restera protégé par les siens lorsqu'il reviendra dans le village. Il faudra les dernières années du siècle, et les touristes venus s'installer dans le village, pour commencer à faire se lever des non-dits ancestraux.
Le récit de ce premier roman de Josu Arteaga raconté à la première personne par un habitant depuis sa jeunesse jusqu'à sa fin (et en s'appuyant parfois sur des histoires qui lui étaient antérieures mais dont il a entendu parler), développe l'idée d'un village à l'écart, d'un lieu resté à une période historique lointaine, où l'esprit de corps, le ruralisme serré et protecteur était de mise. Pas besoin d'État, ni de policiers, car chacun peut régler ses comptes comme il l'entend, et est assuré de rester protégé par les siens, par son village. On imagine que ce récit aurait pu prendre place en Corse, dans le Massif Central ou dans les Vosges, avec des descriptions de paysans rudes, de terres qui doivent se mériter, de braconnages, de vengeances transgénérationnelles, de mains coupées que l'on garde dans le sel pour garder mémoire de sa "justice". Le roman se situe donc entre la description ethnologique, le roman noir et le récit paysan, avec des pointes de fantastique et de fantasme. Cet ensemble crée un livre attachant pour tous ceux qui apprécient les passerelles entre les genres.
Citation
J'ai soigneusement nettoyé et graissé mon fusil. J'ai suffisamment de cartouches pour décrasser mille villages plus importants qu'Olariz. Je sais comment procéder.