Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Roxane Azimi
Paris : Archipoche, janvier 2022
316 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-392-0071-4
Coll. "Archipoche"
Les Enquêtes de Roderick Alleyn, 3
Ce qu'il faut savoir sur la série
Appendicite mortelle
Le ministre de l'Intérieur, sir Derek O'Callahan, ultraconservateur, souffre de maux abdominaux mais tient à faire voter son projet de loi relatif aux anarchistes et autres communistes avant d'aller consulter son ami, le chirurgien sir John Phillips. Mais quand il s'écroule en pleine séance dans la chambre des Lords, il faut se rendre à l'évidence : la péritonite le guette, et l'opération ne peut plus être reportée. Arrivé à la clinique, il est opéré et meurt peu après malgré des soins intensifs. Lady O'Callahan est convaincue qu'il s'agit d'un meurtre. Elle exerce une pression sur l'inspecteur principal Roderick Alleyn, du Bureau d'investigation criminelle, qui lui convainc le coroner. L'autopsie révèlera une surdose mortelle d'hyoscine, un anesthésique à utiliser avec beaucoup de parcimonie. La machine judiciaire est en route, et rien ne pourra l'arrêter. Le meurtre doit avoir été commis dans le bloc opératoire, lieu idéal par excellence puisqu'il doit toujours être nettoyé à fond après une opération, permettant d'éliminer toute trace d'acte criminel. À partir de là, Alleyn enquête, fouille dans la vie de sir O'Callahan et des personnes présentes à la clinique au moment du drame. Pour des motifs différents, cinq personnes pouvaient en vouloir à la vie du ministre de l'Intérieur : l'infirmière Banks, pour des motifs politiques, l'infirmière Harden, amoureuse qui a été trahie, le chirurgien Philipps, amoureux de Harden et qui a menacé O'Callahan, l'anesthésiste Roberts avec ses idées eugénistes, le pharmacien Sage, et ses recherches à base d'hyoscine et lady O'Callahan, au courant des frasques de son mari. Ajoutons un commanditaire potentiel en la personne de l'anarchiste Kakaroff (qui tient meeting à la salle... Lénine !), et la propre sœur du défunt, qui lui conseillait d'opter pour des médecines alternatives (et qui aurait pu le tuer à son insu). Pour Alleyn, le mobil est la clé du crime...
Troisième enquête de Roderick Allen par Ngaio Marsh, auteure néo-zélandaise, contemporaine d'Agatha Christie à qui elle a souvent été comparée, La Clinique du crime est un whodunit amusant pour peu qu'on le prenne pour ce qu'il est : un cosy crime improbable avec un meurtre en chambre close d'un genre ingénieux mais dont la résolution apparaitra faible (la scène par ailleurs bien faite de la reconstitution, en toute fin de roman, étant censée être digne des confrontations d'Hercule Poirot à l'exception qu'Hercule Poirot à ce moment-là connait l'identité du coupable ; ici, il faudra un coup de chance, qui est comme un coup de scalpel fait à l'intelligence du lecteur). Les allusions à une menace anarchiste, l'immersion dans la salle Lénine, les discours enflammés de l'infirmière Banks sont plutôt intéressants, même si on sent que tout cela est bien confus dans la tête bourgeoise de Ngaio Marsh. Mais cette dernière se garde bien de faire des anarchistes des extrémistes. De façon surprenante, Kakaroff ira publiquement expliquer qu'il est contre le meurtre de politiques. L'arrivée intempestive du couple d'amis d'Alleyn (Angela & Nigel), ne sert qu'à plaquer des éléments récurrents dans une série et à rendre le tout plus chaotique (ils sont assez écervelés), y compris pour Alleyn. Mais c'est un roman à la lecture plaisante et sociétalement instructif.
Citation
Je vous rétorquerai par mon cliché traditionnel : un innocent a toujours intérêt à dire la vérité [...] Je suis convaincu que les deux tiers des difficultés dans les affaires de meurtre proviennent des témoins qui mentent bêtement à qui mieux mieux.