Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (Australie) par Isabelle Troin
Paris : Points, janvier 2022
388 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-9235-0
Coll. "Policier", 5503
Ruée vers l'or et l'eau
Aroha et Dylan forment un jeune couple sportif qui se promène dans le parc national de Victoria. Ils sont à la recherche d'une mine d'or perdue, où travaillait à la fin du XIXe siècle un groupe d'hommes et de femmes, sous la direction d'un gourou. Mais la secte a explosé, la mine a disparu et le gourou avant de mourir a détruit toutes les informations qui pourraient aider à la situer et à trouver le trésor qu'il a accumulé. Donc, Aroha et Dylan fouillent et cherchent et découvrent un cadavre. Par malheur, il ne s'agit pas d'un mineur du siècle passé, mais d'une personne disparue quelques semaines plus tôt. Aroha a peut-être même vu, avant de fuir les lieux, l'assassin. Lorsque la police intervient, elle met même à jour un grand nombre de cadavres enterrés depuis des années... Visiblement, il resterait des membres de la secte qui immolent ainsi des victimes afin de conjurer la sécheresse qui augmente - c'est dire si, avec le réchauffement climatique, leurs sacrifices ne sont pas prêts de se tarir... C'est aussi le moment de l'apparition du ranger Taylor Bridges. Il arrive car ça s'est déroulé dans un parc national et parce qu'Aroha est la fille d'un grand ami. À peine est-il sur les lieux que la jeune femme est enlevée par le tueur et risque d'être la prochaine victime expiatoire. Il faut donc se dépêcher de trouver qui continue, par-delà les années, à perpétuer la mémoire de la secte et de ses pratiques.
Les amateurs du genre auront reconnu en Taylor Bridges le personnage central de L'Arbre aux fées, un roman captivant de l'Australien B. Michael Radburn, présenté il y a quelques mois. Dans ce nouveau volet, il y a quelques éléments originaux à la lisière du fantastique avec un tueur psychopathe et des légendes qui courent. Toutefois, autant le premier roman était fort et prenant, peut-être par l'enjeu de la découverte et par les ambiguïtés qui cernaient le personnage, autant le second, où le personnage a réussi à surmonter une partie de ses angoisses, est bien plus classiques. L'auteur ne démérite pas, et il sait construire une intrigue, plonger ses personnages dans des situations où la nature (les falaises, les grottes, les terrains s'effondrant, les mines abandonnées) a la part belle (le récit s'ouvre par un gigantesque incendie qui va aussi endommager les réseaux ce qui ajoute au sentiment d'angoisse par manque de communication et de possibilités d'information) et où les descriptions des rapports que les humains peuvent entretenir avec celle-ci sont bienvenues et bien présentées. Mais l'ensemble souffre un peu de ce trop grand classicisme et nous offre un roman bien mené mais sans le souffle du début.
Citation
Avant que l'homme ne se relève, elle eut le temps d'apercevoir son visage : des touffes de cheveux bruns sortant de sous sa casquette des traits juvéniles vieillis prématurément, des yeux bruns étrangement dénués d'assurance ? Elle lutta pour réprimer ses larmes.