Contenu
Poche
Inédit
Tout public
258 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-917621-05-9
Coll. "Crimes en Nord"
Un Pierre Véry punk
Sarah Mitchell est dans la police. Accessoirement elle est lesbienne et a couché avec la femme de son chef. Résultat elle est mutée à Amiens. Ça c'est de la punition. Pour se consoler, elle fricote sauvagement avec la bouteille... quand elle est envoyée sur une affaire. Le directeur d'une école primaire vient d'être retrouvé mort de trois balles dans la peau et dans son bureau, pendant la récréation. La principale témoin et suspecte est une jeune professeur des écoles, Violaine. Sarah succombe à son charme et à sa froide distance. Elle l'emmène au restaurant et espère arriver à coucher avec, l'alcool aidant.
Avant de quitter sa salle, Violaine a nommé responsable de la discipline un jeune de ses élèves. Ce dernier a compris qu'il était responsable de la mort du directeur et s'est suicidé avec l'arme qui avait servi pour le directeur. Comment l'avait-il en sa possession ? En plus, on découvre que la balle ressemble à celle trouvée dans le corps d'un gitan quelques jours plus tôt. Puis c'est au tour d'un autre enfant de l'école d'être assassiné, dans la piscine municipale. Sarah retourne à l'école pour interroger et draguer Violaine lorsqu'elle tombe sur le cadavre de la femme du directeur. Le temps que le médecin légiste arrive, le corps a disparu. Et le médecin légiste qui est une femme, emmène dans sa chambre Sarah...
Au départ, le lecteur amateur que je suis a eu un peu peur : souvent le polar régionaliste est à double tranchant. Le thème du meurtre à l'école inquiète un peu et la photo en quatrième de couverture invite à la méfiance (l'auteur dans un parking, lunettes noires et pistolet braquant le spectateur). Parfois il faut dépasser les apparences : ce roman est foutraque comme les bons Pierre Véry (et comme eux ils retombent sur ses pattes - il aurait même été meilleur s'il s'était arrêté de manière cynique à la page 238): le lecteur a à peine le temps de s'installer dans une des péripéties que la suivante arrive. L'auteur sait mener le lecteur en bateau : pendant plusieurs pages, on nous laisse comprendre que la policière se balade avec son chien alors qu'on va découvrir que l'animal domestique est un serpent, gardien de son Alfa Roméo ! Et tout est à l'avenant. Pourquoi le directeur avait-il le slip plein de sperme pendant une récréation ? D'autres questions subsistent...
C'est dans cette atmosphère survoltée, où se multiplient les pensées érotiques du personnage central, que Claude Tillier déploie des trésors d'inventivité, s'appuyant sur une ville réelle et sur quelques références à Jules Verne, construisant ainsi un roman du Masque sous acide... Une excellente surprise !
Citation
Sa poitrine avait fait une rencontre imprévue avec le chargeur d'une arme à feu.