Le Tableau noir

À la suite vient le vin d'honneur coutumier. Le Boss a plusieurs fois confié à Gustave qu'il s'agit selon lui des moments les plus importants des campagnes, boire un verre, même si on n'en a aucune envie, pour ne pas paraître bégueule, tenir des discussions animées avec des hommes et des femmes qu'on ne reverra probablement jamais, même si on n'a rien à leur dire, paraître à tout moment intéressé et intelligent, ouvert et souriant, séduire sans être pour autant trop proche, sans pour autant que ça se voie, voilà quelle est la gageure, celle que neuf candidats sur dix ne parviennent pas à surmonter. Les journalistes et les médias n'en ont que pour le fond. Le programme, les idéologies, les idées. Ils oublient que le fond, tout le monde ou presque s'en moque. Ce qui fait le vainqueur, ce qui les départage, c'est uniquement la forme. Le sourire, les bises, les attitudes. La tenue de la fourchette et la façon de trinquer.
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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Le Tableau noir

Social - Assassinat MAJ dimanche 24 janvier 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9,9 €

Claude Tillier
Douai : Engelaere, novembre 2009
258 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-917621-05-9
Coll. "Crimes en Nord"

Un Pierre Véry punk

Sarah Mitchell est dans la police. Accessoirement elle est lesbienne et a couché avec la femme de son chef. Résultat elle est mutée à Amiens. Ça c'est de la punition. Pour se consoler, elle fricote sauvagement avec la bouteille... quand elle est envoyée sur une affaire. Le directeur d'une école primaire vient d'être retrouvé mort de trois balles dans la peau et dans son bureau, pendant la récréation. La principale témoin et suspecte est une jeune professeur des écoles, Violaine. Sarah succombe à son charme et à sa froide distance. Elle l'emmène au restaurant et espère arriver à coucher avec, l'alcool aidant.

Avant de quitter sa salle, Violaine a nommé responsable de la discipline un jeune de ses élèves. Ce dernier a compris qu'il était responsable de la mort du directeur et s'est suicidé avec l'arme qui avait servi pour le directeur. Comment l'avait-il en sa possession ? En plus, on découvre que la balle ressemble à celle trouvée dans le corps d'un gitan quelques jours plus tôt. Puis c'est au tour d'un autre enfant de l'école d'être assassiné, dans la piscine municipale. Sarah retourne à l'école pour interroger et draguer Violaine lorsqu'elle tombe sur le cadavre de la femme du directeur. Le temps que le médecin légiste arrive, le corps a disparu. Et le médecin légiste qui est une femme, emmène dans sa chambre Sarah...
Au départ, le lecteur amateur que je suis a eu un peu peur : souvent le polar régionaliste est à double tranchant. Le thème du meurtre à l'école inquiète un peu et la photo en quatrième de couverture invite à la méfiance (l'auteur dans un parking, lunettes noires et pistolet braquant le spectateur). Parfois il faut dépasser les apparences : ce roman est foutraque comme les bons Pierre Véry (et comme eux ils retombent sur ses pattes - il aurait même été meilleur s'il s'était arrêté de manière cynique à la page 238): le lecteur a à peine le temps de s'installer dans une des péripéties que la suivante arrive. L'auteur sait mener le lecteur en bateau : pendant plusieurs pages, on nous laisse comprendre que la policière se balade avec son chien alors qu'on va découvrir que l'animal domestique est un serpent, gardien de son Alfa Roméo ! Et tout est à l'avenant. Pourquoi le directeur avait-il le slip plein de sperme pendant une récréation ? D'autres questions subsistent...

C'est dans cette atmosphère survoltée, où se multiplient les pensées érotiques du personnage central, que Claude Tillier déploie des trésors d'inventivité, s'appuyant sur une ville réelle et sur quelques références à Jules Verne, construisant ainsi un roman du Masque sous acide... Une excellente surprise !

Citation

Sa poitrine avait fait une rencontre imprévue avec le chargeur d'une arme à feu.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 24 janvier 2010
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