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Grand format
Inédit
Tout public
366 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-9586-0
Coll. "Noir"
Un crime ordinaire
Paul Ménard est un docteur qui vit tranquillement avec sa femme et attend le retour de ses deux enfants qui, entre les études et le travail, sont partis essaimer le monde. Un jour, alors qu'il traverse le petit village où il exerce, il double une femme dont la silhouette l'interpelle. Il manque même d'avoir un accident. Quelques temps plus tard, cette même femme vient le voir à son cabinet, et c'est le coup de foudre immédiat. Une relation s'engage mais la jeune femme, Camille, est mariée à un aviateur de l'armée. Comme ce dernier est souvent en mission, les rencontres sont facilitées, mais cette seconde vie des amoureux est bien compliquée, eux qui doivent tenter de faire avec. Pourtant, leur relation n'est pas si discrète que ça car tout le village en parle. Peu à peu, Camille se confie à son amant. Son mari est une brute qui la frappe régulièrement, mais elle n'ose se plaindre. Elle reste pour leur fille. De plus, une amie de Camille contacte le médecin et lui demande d'aider sa copine : non seulement le mari est violent mais il l'oblige à participer à des orgies sexuelles avec ses collègues. Le docteur parvient à en avoir confirmation de la part de la jeune femme, et décide donc de l'aider. Quoi de plus simple pour un médecin ? Il suffira de soigner le mari d'une maladie quelconque et d'en profiter pour le faire passer de vie à trépas. Un plan diabolique s'ébauche entre les deux amants. Mais Camille pourra-t-elle se taire ? De plus, elle manie le chaud et le froid avec le docteur, des sautes d'humeur dont profitent les amis du médecin pour essayer de lui faire comprendre que cette patiente n'est peut-être pas l'oie blanche qu'elle prétend être...
Inspiré d'un fait divers, le roman de Patricia Delahaie se construit de manière chronologique, avec quelques petits retours en arrière, constitués principalement de minutes du procès. Comme l'indique le titre, La Faussaire, le récit développe un personnage vaporeux, s'adaptant aux circonstances, mentant sans vergogne, s'inventant sans cesse des éléments de vie, afin d'arriver à ses fins. Pour le lecteur (et peut-être l'auteure), on en vient à se demander à quel moment son plan s'est mis en place : dès le début ou au fil des événements ? (La réponse est dans le texte mais nous serions de mauvais bougres de vous la dévoiler.) C'est donc un roman noir, débouchant sur un crime sordide, qui est reconstitué, sous nos yeux, de manière très factuelle et presque journalistique. Pourtant, Patricia Delahaye parvient à rendre le suspense intéressant dans cette évocation du quotidien d'un petit village, d'habitants comme les autres, dans lesquels chacun pourrait se reconnaître ou reconnaître un voisin, pour une description assez fine et sensible à la fois d'un village et d'une personnalité particulière. Pour amateurs de romans où la psychologie est primordiale, La Faussaire est une bonne surprise dans la lignée de L'Adversaire d'Emmanuel Carrière.
Citation
La route est encore glissante. Le docteur Ménard tient le volant d'une main et consulte son agenda de l'autre, en pensant qu'un jour, avec sa manie de conduire et de faire autre chose en même temps, il va mal finir.