Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
358 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-221-25159-1
Coll. "La Bête noire"
Derrière la carte postale
Nous retrouvons dans ce volume Lilith et Maema, deux journalistes qui vivent à Tahiti. Au début de cette nouvelle intrigue de Patrice Guirao, elles voient arriver un jeune garçon, taché de sang, et se promenant avec un cutter. Est-il victime ou coupable de quelque chose ? En tout cas ses propos restent vagues, tant il a l'air perdu. Toujours est-il qu'il a croisé des morts. Alors que les deux journalistes appellent les gendarmes, l'enfant s'enfuit. Munies de maigres indications, Lilith et Maema partent à sa recherche. Quel rapport entre le garçon et les cadavres qui seront retrouvés ? Et quel lien y a-t-il avec le meurtre d'une assistante sociale ? Tout porte à croire que le garçon vit avec une grand-mère lépreuse qui le bat comme plâtre. Mais où est donc passé le reste de sa famille ?Pendant ce temps, les gendarmes enquêtent sur ces morts même s'ils sont en même temps très engagés dans la lutte contre les trafics de drogue, qui s'envolent sur l'île. Un drogué d'ailleurs aurait été vu à quelques mètres de l'un des lieux de crime. Y aurait-il un rapport ?
Nous allons suivre en parallèle les deux façons d'enquêter, qui sont axées principalement sur les pérégrinations des deux journalistes. En même temps, nous suivons leurs vies et leurs rencontres. Des rencontres qui permettent surtout de présenter la société tahitienne dans sa complexité : Métropolitains venus vivre là, locaux qui tentent de vivre dans le respect de leurs traditions, gens déclassés qui ont sombré dans la misère, la drogue ou les maladies (et qui sont rejetés dans des taudis). On voit aussi une description des tensions de cette société qui se cristallise notamment autour des discussions sur les essais nucléaires qui ont laissé des retombées toxiques irrémédiables pour la santé des îliens et de leur environnement. Avec ce troisième volet des aventures de ses deux héroïnes, Patrice Guirao continue de nous présenter une société particulière, une partie de la France que nous regardons souvent uniquement sous l'angle exotique. Justement, derrière cet aspect carte postale, l'auteur présente aussi les envers du décor avec une population colonisée, déchue, qui se drogue pour oublier son statut et sa pauvreté. À travers la lèpre, et les guérisons possibles, à travers les personnages d'enfants ou de déclassés, c'est aussi une façon de montrer des solutions envisageables, des aspects plus optimistes. Rivage obscur porte un éclairage sur tous les aspects de la situation tahitienne.
Citation
La vieille cahute ressemble à un chancre qui aurait poussé sur les racines à auvent, des murs, un toit, mais tout semble y être provisoire depuis l'éternité. Usé provisoirement. Provisoirement en lambeaux.