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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Thibaud Eliroff
Paris : Pygmalion, mars 2022
496 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-024963-0
Coll. "Policiers"
Toujours se méfier du diable qui rôde
Chapel Croft est un petit village de la provinces anglaise profonde. Il y a une chapelle qui a donné son nom au village et dans cette chapelle, ou autour, se sont déroulés des martyrs. En effet, longtemps auparavant, des habitants ont été dénoncés puis brulés par d'autres habitants. Depuis, chaque année, on célèbre leur bûcher en mettant des petits paquets de paille tressés dans le cimetière. Puis, il y a une trentaine d'années, deux filles, mal à l'aise avec les pressions familiales, ont disparu mystérieusement, suivies quelques jours plus tard d'un habitant. Tout pourrait s'être calmé depuis, mais le dernier vicaire, qui enquêtait de manière détournée sur ces disparitions ou peut-être sur les dénonciateurs des siècles précédents, est alors retrouvé pendu. Devant l'angoisse d'un suicide qui met à mal l'image de la paroisse et de l'Église, l'évêque envoie sur place la révérende Jack brooks qui vient de traverser des épreuves. L'arrivée de la nouvelle femme pasteur et de sa fille adolescente va provoquer bien des remous. Tout d'abord, elles ont des visions où elles semblent voir des filles brulées vives, des gens sans tête qui hantent la chapelle. Ensuite, la fille se met à dos deux adolescents particulièrement sadiques et liés à une riche famille. Enfin, la voisine est une auteure pour ados que personne ne voit tant elle travaille, et son fils se balade partout, y compris dans le cimetière car il est gothique. D'autres morts mystérieuses ou des secrets de famille parcourent le village et créent des troubles. De plus, le passé de la révérende est pourvu d'ombres et de morts violentes.
Le récit oscille dans sa grande partie entre des éléments policiers ou noirs, et des détails ancrés dans le fantastique, et le tout reste indécidable jusqu'à la fin. C. J. Tudor nous offre quelques retournements de situation imprévisibles tant elle a su construire une intrigue en ne dévoilant pas forcément tout et en indiquant des fausses pistes particulièrement bien présentées. Les personnages sans être caricaturaux sont cependant dessinés rapidement (les ados dépassés ou pervers, les parents qui se voilent la face, le conflit entre la foi, le rigorisme et les convenances, la mauvaise foi des puissants), mais s'insèrent parfaitement au sein d'une intrigue portée par ses aspects ténébreux (chapelle hantée, pasteurs se suicidant, lumières dans la nuit, puits avec squelettes, signes maléfiques et diaboliques, esprits qui cherchent à venger ou protéger) et avec une montée du suspense écrite avec soin. Un thriller à la frontière des genres efficace.
Citation
Je me retourne. Flo se tient dans l'encadrement de la porte, le bras passé autour d'un adolescent maigrichon dont le visage est maculé de sang. Elle a les cheveux en bataille, et le Nikon qui pend à son cou est en pièces.