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Inédit
Tout public
Traduit du norvégien par Aude Pasquier
Paris : Gallimard, avril 2022
474 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-286595-4
Coll. "Série noire"
Des liasses à ne plus savoir qu'en faire
Bernhard Clausen est un vieux dirigeant du parti travailliste norvégien, qui a même participé à différents gouvernements. Un peu en retrait, il prépare dans son chalet, sa résidence secondaire, une autobiographie où il expose ses doutes par rapport aux idéologies de son propre parti. Du coup, lorsque le gouvernement apprend qu'il vient de mourir d'une crise cardiaque, il envoie un de ses hommes pour récupérer le manuscrit qui doit trainer dans le chalet. Si l'envoyé récupère le manuscrit, il est embêté car il découvre en même temps plusieurs énormes sacs contenant de l'argent dans différentes monnaies, présentant une énorme somme, dans la chambre du fils de famille mort des années auparavant dans un accident de moto. Bernhard Clausen aurait-il détourné de l'argent ? C'est là qu'intervient William Wisting. C'est le policier chargé de récupérer l'argent, de comprendre sa provenance et de dédouaner si besoin le défunt. Le policier et son adjoint ramassent l'argent qu'ils emportent chez Wisting, puis ce dernier commence son enquête. Au bout de quelques heures, il apprend que le chalet vient de prendre feu et qu'il s'agit d'un incendie criminel. Pourquoi ? Qui se cache derrière cet incendie ? William Wisting découvre rapidement l'origine de l'argent qui fait problème. Tout ça emmène l'enquête vers des à-côtés et, entre autres, vers la disparition d'un jeune homme des années plus tôt, une enquête policière, un cold case qui vient d'être relancé par une autre équipe policière. William Wisting engage sa fille dans son groupe de travail, espérant que son activité de journaliste, ouvrira des portes sans faire exploser le scandale possible. Mais tout se complique.
Si la série de Jørn Lier Horst est surtout centrée autour de William Wisting, nous suivons également des personnages secondaires qui prennent de l'importance (dont son adjoint et sa fille) au fil des épisodes. Tous les fils de l'intrigue développée par le romancier norvégien vont bien sûr se rejoindre, et l'on sent bien la maîtrise d'un auteur confirmé pour raconter une histoire. Le suspense est développé avec soin et surtout Jørn Lier Horst parvient à rendre compte des moments de joies des découvertes policières ou des tensions qui pèsent sur la vie même de ses personnages. Tout est décrit avec force, autour d'un policier, qui prend son temps, qui travaille tranquillement. À un moment, il doit aussi s'occuper de sa petite-fille, et il l'aide pour finir un puzzle. Cela lui permet de comparer le jeu à son propre travail qui consiste essentiellement à collecter des indices, des traces qu'il trouve et essaie d'ajouter entre eux pour découvrir la vérité. Et un des intérêts du roman c'est bien de faire participer le lecteur à ce jeu de déduction.
Citation
Mortensen fit signe à la pelleteuse de s'arrêter et continua les fouilles à la pelle. Adrian Stiller vint lui prêter main forte. Line prit des photos tandis que Wisting observait la scène. Ce n'est que lorsqu'ils trouvèrent un crâne qu'il s'avança plus près.