La Cabane du métayer

Esteves a consacré sa vie à la traque de ce tueur. Cette affaire est devenue son obsession, comme cela peut arriver parfois. Il y a perdu sa femme et sa fille, la confiance de ses supérieurs et sa crédibilité professionnelle. Relégué dans un bureau local, sur des cas sans intérêt, il occupe la moindre seconde de son temps à collecter et relire les éléments de l'unique dossier qui le préoccupe.
Claire Favan - Les Cicatrices
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

La Cabane du métayer

Assassinat - Trahison - Rural MAJ dimanche 24 avril 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 8 €

Jim Thompson
Cropper's Cabin - 1952
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Hubert Tézenas
Paris : Rivages, janvier 2019
300 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-4589-2
Coll. "Noir", 1071

Crime de sang-mêlé

Les éditions Rivages continuent leur exploration de l'œuvre de Jim Thompson en proposant des nouvelles traductions de ses romans. La Cabane du métayer suit chronologiquement L'Assassin qui est en moi en cette année 1952. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est le plus lumineux des deux. L'action se situe dans une petite ville de l'Oklahoma. On est en pleine ruralité américaine, et pour un peu on se croirait dans un roman d'Erskine Caldwell, dans ce Sud profond où les sentiments s'exacerbent. Tommy Carver, le héros malgré lui de cette histoire, effectue sa scolarité dans un lycée où il est plutôt bien vu de ses enseignants. Il est amoureux fou de Donna, une fille qui a du chien, mais pour son plus grand malheur, son père à lui, looser magnifique, fermier de quelques hectares qui lui appartiennent, n'aime absolument pas Matthew Ontime (il faut lire l'explication du nom pour comprendre un peu l'état d'esprit), son père à elle. Peut-être est-ce parce que c'est un sang-mêlé et que l'Amérique rurale est ancrée dans ses racines racistes. Plus sûrement est-ce parce qu'il y a du pétrole sous cette terre, et que son exploitation dépend de la vente des terres du père de Donna, qui entourent celles de Carver. Le père de Donna est un riche cultivateur humaniste. Un soir de beuverie, après que le père de Tommy se soit monté la tête, lui et Tommy partent voir Matthew Ontime avec l'envie d'en découdre. Les choses ne se passeront pas tout à fait comme prévu. Mais comme d'habitude chez Jim Thompson, l'intérêt réside dans les portraits psychologiques contrariés de ses personnages. À commencer par ceux de la fratrie Carver (Tommy, sa sœur Mary et leur père), une fratrie qui explose très vite sous le coup des sentiments amoureux, des révélations tonitruantes et une trahison grandiose. Tommy est accusé du meurtre de Matthew et, de façon insensée, il s'enfuit dans les marais pourchassés par le shérif du comté. Mais alors que dans ses romans Jim Thompson s'ingénie à faire s'enfoncer ses personnages (qui d'ailleurs refusent systématiquement toute porte de sortie), ici il semble plus porté à la mansuétude. Le roman se lit d'une traite avec un plaisir évident.

Citation

Je crois que le pire, quand on perd tout ce pour quoi on a toujours vécu, c'est de ne pas réussir à verser une seule larme dessus. Parce que ça ne vaut même pas ça, une petite larme de rien du tout.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 24 avril 2022
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page