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Inédit
Tout public
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Métailié, février 2010
296 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-86424-723-4
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"
Actualités
- 24/11 Prix littéraire: Pete Dexter à l'honneur
Mercredi 23 novembre au Lutetia s'est déroulée la remise du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points. À cause d'un virage de campagne à moto, Antonin Varenne, lauréat du premier prix en 2010 et par conséquent Président du jury, n'a pu être présent. Cela ne l'a pas empêché d'adresser une lettre lue à haute voix teintée d'humour... noir évidemment. Dans une ambiance festive, le roman noir a été mis à l'honneur. C'est en effet un véritable plébiscite. Neuf titres avaient été retenus par les éditions Points dans un catalogue qui ne se soucie que très peu de savoir si tel ou tel roman appartient aux genres policier, thriller ou noir. Mais force est de constater le raz de marée imposé par Pete Dexter et Leonardo Padura. C'est d'ailleurs ce premier pour l'excellent Cotton Point qui a remporté la palme. L'occasion pour les présents d'entendre son éditeur premier, Olivier Cohen, dire tout le bien qu'il pensait d'un ancien journaliste cassé par son métier vivant avec sa femme dans un mobile home auteur de romans époustouflants de Paperboy à Deadwood. Notons également qu'étaient présents trente des trente-quatre jurés tant professionnels qu'amateurs, et que l'engouement du prix cette année avait valu à l'équipe chargée du prix chez Points de recevoir par lettres deux mille candidatures.
Sélection et nombre de votes :
Cotton Point, de Pete Dexter (15 voix)
Les Brumes du passé, de Leonardo Padura (11 voix)
Hypothermie, de Arnaldur Indridason (4 voix)
Origine, de Diana Abu-Jaber (2 voix)
Les Visages, de Jesse Kellerman (2 voix)
La Ronde des innocents, de Valentin Musso (1 voix)
Hiver, de Mons Kallentoft (1 voix)
Les Courants fourbes du lac Tai, de Qiu Xiaolong (0 voix)
Donne-moi tes yeux, de Torsten Petterson (0 voix)
Liens : Cotton Point |Les Brumes du passé |Hiver |Origine |Pete Dexter |Leonardo Padura |Jesse Kellerman |Mons Kallentoft |Arnaldur Indridason |Antonin Varenne |Diana Abu-Jaber - 17/03 Librairie: Lectures noires à Marseille (13)
- 01/10 Édition: Parutions de la semaine - 1er octobre
- 05/05 Blog: Le petit "plus" de Pierre Mazet
- 31/01 Librairie: Arnaldur Indridason à Paris
Hasards et coïncidences
Erlendur porte le poids d'une perte immense. Quand ils étaient enfants, son frère Bergur et lui ont accompagné leur père dans la steppe. Surpris par une gigantesque tempête, au plus fort des bourrasques, il a lâché la main de son frère qui a ainsi disparu, englouti par la nature déchaînée. Lui a été retrouvé, in extremis, recroquevillé sous une importante épaisseur de neige. Cet épisode, personnel, tragique, juste dévoilé dans La Voix, bâtit ce nouveau roman de l'Islandais Arnaldur Indridason.
Et les disparitions ne manquent pas dans le parcours du commissaire Erlendur. Moins personnelles, certes, mais tout aussi tragiques. Tout d'abord, Gudrun l'étudiante disparue sans laisser de traces au volant de sa Mini jaune trente ans plus tôt ; David, le fils sans histoire de ce vieil homme qui vient chaque année depuis trente ans savoir si un élément nouveau est apparu pour expliquer l'inexplicable. Erlendur fait de chacune d'elles la sienne, et il ne cesse de se replonger dans les dossiers en quête d'un nouvel élément qui aurait échappé à sa sagacité. Comme si résoudre les pertes abominables des gens pouvait déjouer la perte cruelle de son petit frère Bergur.
Alors quand Karen, l'amie de cette femme Maria, retrouvée pendue dans son chalet d'été près du lac Thingvellir, vient le voir pour lui dire qu'elle ne croit pas à la thèse du suicide, et lui remet en même temps une cassette d'une séance de Maria chez un médium, Erlendur l'écoute. Au début, sceptique, puis curieux et intrigué, il reprend l'enquête à son compte discrètement. Car il sait ce que la perte d'un être cher charrie comme souffrance et incompréhension.
Arnaldur Indridason délivre là un de ces plus beaux romans, s'il en était un à surclasser parmi ceux qu'il nous a déjà été donné de lire, tant à chaque fois, il nous émerveille par son style. Ici, pas de fusillade spectaculaire, pas de truand armé jusqu'aux dents, juste des citoyens ordinaires face à "la vie elle-même qui jouait aux gens de mauvais tours ou les divertissait".
Nominations :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2010
Prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2011
Citation
Erlendur se gardait de confondre les hasards et le reste. Il savait mieux que quiconque par son travail que, parfois, les coïncidences étaient organisées.[...]Dans ce cas, les événements ne portaient plus le nom de hasard.