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La Cité hantée
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, mai 2022
448 p. ; 14 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-4393-4
Coll. "Suspense"
Exsanguination
1971. Le vol 305 en partance de Portland pour Seattle est détourné par un pirate de l'air porteur d'une bombe. Il ne s'agit pas de partir vers Cuba, contrairement à la mode de l'époque. Le pirate est vite identifié comme un certain D.B. Cooper sur les registres, et il demande et obtient deux cent mille dollars de rançon avant de sauter en parachute. On ne le reverra plus, ce qui lui conférera un statut de légende. De nos jours, Pendergast, Coldmoon et Constance la quasi-immortelle reviennent de leur dernière enquête lorsqu'ils sont déroutés par le FBI qui les envoie à Savannah, en Géorgie. C'est là que l'on découvre des cadavres de personnes assassinées qui ont pour particularité d'être vidés de leur sang. S'agirait-il du grand retour du mythique Vampire de Savannah ? Cette perspective attire en ville tous les enquêteurs du surnaturel médiatiques plus ou moins charlatans. Les blessures des corps et la façon dont on les a découverts défient les limites de l'impossible. Mais Pendergast fait une découverte étrange : la première victime, Ellerby, propriétaire d'un petit hôtel, s'était prise de passion pour la bourse. Pendergast découvre qu'il se livrait à des micro-transactions presque instantanée avec un taux de réussite de cent pour cent, ce qui semble impossible. Comme s'il était capable de voir l'avenir... Quel rapport avec la créature meurtrière qui hante Savannah, et avec la disparition de D.B. Cooper presque cinquante ans plus tôt ?
Il n'y a pas, à ce jour, de "mauvais" roman de la série des Pendergast de Preston et Child : certains sont moins bons (Les Murmures de la nuit), d'autres supérieurs (l'exceptionnel Tempête blanche), mais l'amateur peut toujours compter sur un niveau minimum témoignant d'un certain respect dudit lecteur. Ce roman se situe entre les deux en convoquant le fantastique et même, sans trop déflorer, un poil de S.-F. (avis aux allergiques au mélange de genre), et comme la quatrième de couverture vend plus ou moins la mèche, les auteurs jouent une fois de plus des archétypes du roman populaire en offrant une histoire de monstre classique. Comme s'ils se réservaient désormais à leur nouvelle et de plus en plus passionnante série autour de Corrie Swanson (le duo semble avoir besoin d'un ou deux épisodes pour s'installer dans une nouvelle entreprise), ils offrent cette fois un récit relativement simple et linéaire (ce n'est pas un reproche...), et seul le pont avec le prologue est alambiqué à souhait là où cela ne s'imposait pas forcément. Le tout se clôt à nouveau sur une ouverture vers une nouvelle orientation que peut prendre un segment de la saga (en dire plus serait déflorer...). À noter qu'une bonne partie de l'histoire est du point de vue de Coldmoon, qui n'a pas énormément d'affection pour Pendergast et souligne ses défauts : voilà qui change des héros attribués forcément parfaits. Un épisode mineur donc, mais les romans "mineurs" du duo Douglas Preston-Lincoln Child valent largement les œuvres "majeures" de bien des tâcherons syndiqués...
Citation
La victime avait une trentaine d'années. Coldmoon n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi blême, avec des mains aussi livides. Le contraste avec les cheveux noirs bouclés et les yeux d'un bleu vif du mort, tournés vers le ciel, était d'autant plus frappant. Pendergast avait le teint rougeaud par comparaison. Une expression horrifiée déformait les traits du mort. La jambe droite de son pantalon avait été lacérée, probablement à l'aide d'un couteau ou d'un outil de jardinage, mais pas une goutte de sang ne s'échappait de la plaie.