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Grand format
Inédit
Tout public
314 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-339-0970-5
Coll. "HarperCollins Noir"
Trop parfait pour être honnête
Agathe Lessard est fière de son ascendance qui a produit trois générations de chefs étoilés et un restaurant réputé. Mais aujourd'hui, Agathe Lessard est atteinte d'un cancer fatal, le restaurant croule sous les dettes, Jérôme, le fils qui devait assurer la relève, a disparu et il ne reste que David, qui a refusé la fatalité de l'héritage et vivote de sa musique. Sauf que pour venir en aide à sa mère, il a contracté un emprunt à des gens douteux, emprunt qu'il est bien incapable d'honorer. Son pire cauchemar prend alors la tête de Victor, un de ses anciens amis reconverti comme gros bras de ses créanciers... C'est dans cette situation désespérée qu'il reçoit l'invitation d'un certain professeur Baranger qui veut qu'il enseigne l'art et la musique à Maxime, son fils surdoué. Une proposition si bien payée qu'elle flaire le piège, mais que David se voit bien contraint d'accepter. Or Victor veut se servir de David comme d'un cheval de Troie pour piller la demeure isolée du riche professeur. David a-t-il vraiment choisi de pactiser avec le diable ? Quel secret peut bien renfermer cette demeure isolée de tout ? Et pourquoi l'avoir choisi lui, le musicien raté ?
Avec ce point de départ qui évoque le Serge Brussolo de la grande époque (mettons de sa période "Masque"), il est difficile de ne pas être accroché, et Vincent Haauy sait faire monter la sauce en mêlant une situation archétypale du polar à un suspense certain, le tout avec sa véritable faconde de romancier populaire (au sens noble...). Sans vouloir déflorer l'intrigue, on ne peut qu'être saisi par le drame de cet homme ordinaire pris dans un jeu de faux-semblants qui le dépasse, et à trois cents pages et quelques, le tout n'étire pas son sujet. On regrettera en revanche une conclusion bien plus simple que tout ce qui a précédé (air connu...) et qui semble même un brin précipitée, comme si le syndrome de la date de remise du manuscrit avait frappé. N'empêche, sans être spécialement mémorable ("vite lu...") le tout reste agréable. Ce qui est le principal dans ce genre de romans.
Citation
Aller recouvrer les dettes ne le dérange pas, il adore la sensation de puissance que procure l'intimidation, et l'adrénaline de l'interrogatoire. Là n'est pas la question. Il n'a jamais eu autant à faire en si peu de temps. À croire qu'ils veulent l'occuper à autre chose qu'à blanchir leur argent, ou que les pauvres sont de plus en plus acculés et désespérés. C'est insensé.