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Mourir et tuer en plein soleil
Mitka est un géomètre qui donc aime l'ordre et la régularité, a le culte des chiffres et des positionnements. Mais sa vie personnelle a été un peu plus agitée et à présent il prend le temps de réfléchir. À quoi ? Il a développé une théorie autour de la vengeance et aimerait appliquer ses idées à son cas personnel. Il pense notamment à une ancienne petite amie mais pourrait aussi exercer son droit de vengeance contre des gens qu'il ne connait pas mais qui pourraient symboliquement lui rappeler des gens qui l'ont embêté. Tout en se promenant en Europe, il va donc, au couteau, se "venger" de quelques personnes, filer un amour imparfait sur un bateau de croisière, croiser, sans trop s'en douter, une ancienne petite amie dans les rues de Rome, pour finalement recommencer sa vie de géomètre au pied du Stromboli. Mais peut-être n'a-t-il que rêvé ces meurtres ou bien s'est-il accaparé des crimes commis par d'autres ?
Voilà donc un court roman d'Anne Luthaud, qui correspond à ce qui pourrait être la ligne éditoriale d'Inculte, à savoir un récit bref, jouant avec les codes du polar, avec l'idée de la mort, présentant des personnages marginaux, à part, quelque peu déphasés de la réalité et de la "normalité" de notre époque. Servi par une écriture classique, jouant avec les métaphores et poétique, Hoya bella continue de suivre la trajectoire d'autres ouvrages parus chez le même éditeur. Une volonté de créer, y compris avec l'originalité des situations et des acteurs, un univers poétique qui nettoie le monde de ses aspects les plus pénibles, comme une évocation poétique et sensible de ce qui nous entoure. Les personnes plus intéressées par la littérature stricto sensu policière risquent moins d'y trouver leur compte. Mais pour les autres, les amateurs qui cherchent aussi dans la littérature un moyen de dépaysement, de se confronter à l'autre, un autre différent, le roman offre une bouffée d'air pur dans un monde qui se meurt.
Citation
Il a été gagné par les haines du monde, terré dans son appartement, fenêtres closes, rideaux tirés sur le printemps puis l'été, écoutant les nouvelles en boucle, les guerres et les tortures, les massacres et les ignominies, les déplacements et les migrations internes.