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Grand format
Inédit
Tout public
542 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-291642-7
Coll. "Série noire"
Actualités
- 06/01 Prix littéraire: Le Goéland masqué millésime 2023
- 03/06 Festival: Rencontres littéraires à Dijon (21)
Chaque année au seuil de juin, la bibliothèque de Dijon organise un festival littéraire thématique baptisé Clameur(s), proposant pendant trois jours et en divers lieux de la ville rencontres/dédicaces, lectures, débats, conférences, ateliers, expositions... l'habituel florilège d'événements dont tout festivalier littéraire peut se délecter. L'année 2022 est un peu particulière en cela qu'elle marque le dixième anniversaire de Clameur(s), en même temps qu'un véritable retour à la "normale" après l'annulation de la manifestation en 2020 et les contraintes l'ayant entachée en 2021. Bien que l'on ait été plus souvent qu'à son tour matraqués avec un "monde d'après" la pandémie, dont on a pu s'apercevoir que, tout déconfiné qu'il était, il avait plutôt l'air pire que celui "d'avant", les Dijonnais montrent qu'ils le croient encore possible, cet "après meilleur que l'avant", puisqu'ils ont donné pour thème à cette édition de Clameurs(s) "L'Utopie". Pas spécialement polar ? Non, mais le polar pouvant se loger partout, il ne saurait être étranger à l'utopie, et l'association 813 ne s'y trompe pas qui compte parmi les partenaires de cette fête du livre et qui y a sa table. La "table ronde des plaidoiries" en l'occurrence : il s'agit de convoquer devant un tribunal littéraire quatre auteurs de polars "qui devront répondre de leurs écrits", attaqués par un procureur et défendus par leur avocat. Auteurs qui, avant de comparaître, auront convivialement échangé avec leurs lecteurs... Cette rencontre bien particulière est organisée en partenariat avec le barreau de Dijon.
En 2022, quel sort la cour réservera-t-elle à...
Christophe Agnus (pour L'Armée d'Edward, Robert Laffont, 2022), défendu par David Cabannes,
Audrey Gloaguen (pour Semia, Gallimard, "Série Noire", 2022), défendue par Élise Rollet,
Vincent Hauuy (pour Survivre, Hugo Publishing, "Hugo Thriller", 2020), défendu par Romuald Balima,
Elena Sender (pour RePlay, Albin Michel, 2022), défendue par Anaëlle Le Blevec ?
La "table ronde des plaidoiries" aura lieu le samedi 4 juin de 17 h 45 à 18 h 30 dans la cour de Flore.
Les quatre auteurs rejoindront ensuite la libraire éphémère à partir de 18 h 45 pour dédicacer leurs ouvrages.
Pour profiter de Clameur(s) au-delà de cette enclave noire, quelques précisions pratiques :
* Toutes les animations sont gratuites, en accès libre – dans la limite des places disponibles.
* Trois librairies dijonnaises proposent une librairie éphémère pendant Clameur(s) : "Gibert Joseph" dans la cour de Flore ; "Autrement dit" rue de la Chouette mais seulement le dimanche de 10 h 30 à 18 heures ; "Momie Dijon" dans la cour de Flore seulement le dimanche de 11 heures à 13 heures.
* Les lieux investis : la cour et la salle de Flore, dans le palais des ducs de Bourgogne ; l'hôtel de Vogüe ; la bibliothèque Patrimoine et Études ; le Marché des éditeurs, la place Notre-Dame.
Le programme détaillé se consulte via le site internet de Clameur(s) qui a son point d'accueil ici et mentionnons enfin un numéro de téléphone à composer pendant les rencontres pour tout renseignement : 06 34 65 80 03.
Utile aussi, le courriel : clameurs@ville-dijon.fr
Liens : Survivre |813
Suicide club
Décembre 2018. Alors que Noël approche, un triple suicide par pendaison dans un temple de la consommation tel que le centre commercial 4 temps de la Défense, ça fait désordre. Et comme l'une des victimes était le fils de quelqu'un haut placé, le commandant Jan Nowak, flic dur et sans scrupules, est chargé d'étouffer l'affaire. Puisque le suicide ne fait aucun doute, qu'est-ce qui a pu amener trois personnes de milieu et d'horizons différents, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, à faire le grand saut ensemble de matière aussi théâtrale ? Peut-être que le réseau social Fate, leur seul point commun entre les morts, fournirait une explication, mais comme par hasard, leurs conversations ont été effacées. Autre point en commun, tous portaient le même bijou flanqué d'une croix ansée, le fameux ankh égyptien. Une affaire qui intéresse Manhattan Caplan, journaliste ou plutôt fabriquante de sujets sans intérêt pour une maison de production sans intérêt. Achromate — incapable de discerner les couleurs — Manhattan risque également de perdre la garde de son fils dans un divorce pénible. Ses recherches la mèneront jusqu'au Japon, terre reine des pactes de suicides. Mais pourquoi cette aura de secret autour de l'affaire ?
Semia est un bon roman passé, il nous semble, un peu inaperçu, et ce même si Audrey Gloaguen, son auteure, a le profil rêvé pour que l'on considère avec bienveillance son manuscrit (journaliste, travaillant dans l'audiovisuel, réalisatrice, eh oui, aujourd'hui, qui on est compte plus que ce qu'on écrit, de préférence avec le mythique "réseau" qui ouvre toutes les portes, ce qui ici n'est guère justifié). Ou est-ce la manie d'en dire trop dans les quatrièmes de couverture, puisque celle-ci déflore ce qui est au chœur même du roman, ce ou cette Semia qui n'intervient que tardivement dans l'intrigue ? Le roman choral est à la mode, mais là, ce chœur fait la moelle même du roman, qui s'éloigne du thriller industriel plein de bruit et de fureur qu'il pourrait annoncer. La toile d'araignée se développant autour du fait divers central est loin d'être du ronron de série télévisée prémâchée : il y a de vrais personnage (bon, d'habitude on fait toujours semblant d'en mettre histoire de vendre du roman, mais là, ils existent réellement) et on a plaisir à suivre leur itinéraire, y compris celui d'un flic anti-héros de la plus belle eau. Et pourtant, il faut avouer qu'il ne se passe pas grand-chose stricto sensu dans le roman d'Audrey Gloaguen si on le décortique. En revanche, la conclusion donne dans le cliché de la Grande Dénonciation un peu éculé depuis Mille milliards de dollars et qui fait un peu anachronique maintenant que l'on sait que ce genre de scoop n'a que peu de chances de changer quoi que ce soit, perdu qu'il sera dans le bruit blanc médiatique. N'empêche, ce roman mériterait autre chose que de prendre la poussière dans les enfers des librairies...
Nominations :
Mille et une feuilles noires 2022
Citation
Observer. Ne jamais cesser d'observer, c'est ce qui lui a toujours permis de résoudre ses enquêtes, même les plus difficiles. En dix ans de carrière, il n'a jamais vu une scène de crime qui ne lui fournisse suffisamment de détails pour trouver le coupable.