Contenu
L'Enfer des rêves
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Édith Ochs
Paris : Le Cherche midi, novembre 2009
408 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1450-7
Coll. "NéO"
Armes oniriques
Deirdre Vale a un don : elle est capable d'explorer les rêves de ceux qui lui sont proche, et même d'y intervenir. Cela lui permet d'assister efficacement le docteur Devane dans sa clinique, où il s'occupe principalement d'enfants autistes. Le travail aide Deirdre à oublier le drame qui lui a coûté sa famille : de mystérieux "rêves noirs" dont elle ignore l'origine ont poussé son mari à la folie... Aujourd'hui, il ne lui reste que sa fille aînée, Laney, et Deirdre veille scrupuleusement sur les rêves de l'adolescente.
Mais les recherches menées à la clinique Devane sont-elles si innocentes que cela ? Deirdre n'est pas la seule "guetteuse de rêves" à avoir assisté le docteur Devane : qu'est-il advenu des précédents, du moins ceux qui montraient, comme elle, un réel talent, une réelle maîtrise ? Qui tire les ficelles du docteur Devane, et à quel dessein ? Une réponse se dessine alors qu'une patiente inhabituelle est admise à la clinique Devane : la mère Constancia, sœur catholique révolutionnaire du Guatemala, dite la "Madone rouge". Constancia est sur le point de recevoir le prix Nobel de la Paix, et ses actions en faveur des paysans du Guatemala et des droits de l'homme lui valent naturellement beaucoup d'ennemis. Les mauvais rêves qui la minent et l'empêchent de trouver le sommeil sont-ils donc bien naturels ?
Theodore Roszak ne craint pas de partir d'un élément fantastique, l'existence de ces "guetteurs de rêves", pour construire un thriller politique efficace, effrayant et réaliste. On retrouve avec plaisir des éléments propres aux romans de Roszak : conspiration, manipulation par l'inconscient, prégnance des mythes anciens. Certes, il y a des facilités, notamment l'histoire d'amour de Deirdre, la velléité de rédemption du "moins pire des méchants", les rebondissements impliquant sa fille - mais on se laisse néanmoins emporter avec bonheur, d'autant que le tout est servi par l'humanisme de Theodore Rozsak, et possède une portée visionnaire dont peu de thrillers peuvent se vanter. Tout l'arrière-plan politique est en effet on ne peut plus crédible : le personnage même de Constancia est inspiré de Rigoberta Menchú, activiste guatémaltèque qui s'est distinguée par son combat pour les droits des peuples autochtones. Son action lui a d'ailleurs effectivement valu le prix Nobel de la Paix, en 1992 - soit sept ans après la parution de ce roman aux États-Unis...
Citation
Il dit que je vais être son meilleur instrument. Je suppose qu'il voit ça comme une sorte de promotion. Mais je ne sais pas... Tu as déjà voulu être un instrument pour un ami ? Ça te dirait de sortir avec un instrument ?