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Comme une caresse sur la joue
Grand format
Inédit
Tout public
242 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-37453-928-7
Coll. "Les Reines du crime"
Un tueur qui saigne
Un cadavre est découvert à Montreuil. La personne a été assassinée de façon horrible, vidée de son sang avant d'être sauvagement achevée. Pourtant, l'assassin a eu un dernier geste maternel, une caresse sur la joue de sa victime, un geste qui contraste avec le déploiement de violence qui l'a précédé. Autre détail surprenant, le tueur a pris le temps de faire le ménage dans l'appartement sordide de la victime ! Un mode opératoire qui correspond à deux autres crimes récents. Pour la commandante de la police criminelle et profileuse Jade Fontaine, pas de doutes, ils ont affaire à un tueur en série. Une rencontre avec l'ex-compagne de la victime corrobore les nombreuses mains courantes qu'elle avait déposées : son mari la battait avant qu'elle ne lui échappe. De plus, un message laissé sur son répondeur par une voix d'homme l'a prévenu qu'elle n'avait plus rien à craindre, que son mari avait été lavé de sa rage... A-t-on affaire à une forme de justicier, une bête de miséricorde vengeant ceux que la justice a oublié ? Le mari de Manon, qui la maltraite tout autant que son adolescente de fille, est-il le prochain sur la liste ? Et des éléments dans ces crimes mêlant douceur et brutalité bestiale donneraient à penser que les tueurs seraient deux, un homme et une femme. Mais des deux, qui est le dominant ? Et si la réalité était plus incroyable encore ?
La bonne vieille figure du tueur en série reste toujours aussi attirante pour peu qu'on sache trouver une façon de la renouveler, ou au moins de la rendre efficace. C'est le cas dans ce roman d'Ana Kori qui fait preuve d'une maîtrise étonnante (ou d'un solide travail éditorial). Le mystère est bien entretenu sur la nature des crimes et du tueur, et si on se doute que les deux fils de l'intrigue vont se rejoindre, ce qui importe c'est de découvrir de quelle façon qui crée l'intérêt. Et en ces temps de pavés filandreux s'écroulant sur leur propre poids, l'auteure a au moins l'élégance de ne pas étirer inutilement son propos. On regrettera que la conclusion, sans déflorer, repose sur ce qui est devenu un cliché à force d'être (souvent mal) exploité, même si on ne peut rendre Ana Kouri responsable de ceux qui l'ont précédé... Bref, Comme une caresse est un roman qui aurait parfaitement trouvé sa place en son temps dans une collection du genre de la "Série Noire" (mais en version poche) ou de "Spécial-Police", avec juste ce tout petit supplément d'âme qui fait la différence.
Citation
Depuis une dizaine d'années, elle voyait débarquer des jeunes loups tout juste sortis de l'école qui rêvaient de faire carrière à la criminelle. La plupart étaient plutôt brillants, ils avaient cependant une image galvaudée du quotidien de leur métier. Abrutis de séries pour la plupart américaines, ils se voyaient en profilers allant de crime en crime à bord d'un jet. Pour Jade, criminologue depuis quinze ans, c'était surtout beaucoup d'heures d'analyses, de statistiques, de probabilités et de lectures d'études psychologiques.