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Grand format
Inédit
Tout public
442 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7556-9397-3
Coll. "Hugo thriller"
La possibilité d'une île
Il est une île abandonnée qui abrita jadis un grand centre psychiatrique. C'est aussi un lieu dont vous n'avez jamais entendu parler et dont vous devez rester dans l'ignorance. Car elle sert de centre expérimental à ciel ouvert : afin de lutter contre la surpopulation carcérale, on a décidé d'y lâcher les pires criminels de France et de Navarre, du moins ceux dépourvus de famille et correspondant à un profil psychologique nébuleux. Sur cette île, pas de lois, ni de règlements autres que celui des détenus eux-mêmes, pas de gardiens, rien sinon des livraisons de provisions. Les prisonniers subissent ce qu'on appelait la damnatio memoriae : toutes les traces de leur identité sont effacées de la mémoire collective, comme s'ils n'avaient jamais existé. Et inutile de dire qu'ils ne sont pas censés sortir vivants de leur bagne... Une psychologue chargée d'évaluer du succès ou de l'insuccès de l'expérience a été envoyée sur l'île avec son ange gardien, un policier surnommé Rod. Mais voilà, l'administration est sans nouvelle d'eux... La policière Joy Morel est chargée d'aller les retrouver en infiltrant la prison sous l'identité d'une simple criminelle. Difficile lorsque cette île elle-même est devenue un immense piège... Et si ceux qui s'y trouvent n'y étaient pas forcément à leur place ? Quant à la capitaine Louise Besson, son enquête en cours la mènera également à la possibilité d'une île...
Il faut croire que quelqu'un a voulu amortir son DVD de New York 1997... Mais baste, les idées appartiennent plus ou moins à tout le monde, et ce point de départ reste alléchant. Mais après une mise en place enthousiasmante, on finit par déchanter. Une fois arrivé sur l'île, on a le droit à un déluge de personnages à peine présentés et comme il n'y a pas l'ombre d'une description ou de note d'ambiance, conformément à la doxa actuelle, on se trouve dans un espace aussi virtuel qu'un écran vert de cinéma, sans physicalité, ni même notion de temps (on serait bien en mal de dire précisément combien de temps s'écoule entre un événement et un autre). On est donc face à des personnages qui s'agitent dans tous les sens sans donner de notion d'enjeux, comme dans un jeu vidéo où il faut aller d'un point A à un point B pour trouver une cache quelconque, mais avec une impression croissante de confusion, et si vous présumez qu'il y aura forcément dans la prison le gourou (coucou) de service avec des disciples à sa botte, vous avez gagné... Quant à l'enquête parallèle (parce qu'il en faut une), les intercalaires font sortir de l'intrigue principale au point de donner l'impression de venir d'un autre roman, peut-être plus réussi. Dommage vu les possibilités d'un tel point de départ, et aussi pour le style millimétré, un peu comme ces films hollywoodiens qui noient leur absence de scénario sous un déluge d'action. Sale affaire !
Citation
Elle se demande si un monde sans ordre établi est fatalement réduit aux instincts primaires sans morale ni valeurs. Elle aurait préféré croire que l'état de nature était un état d'égalité et de paix, où les hommes se portent mutuellement secours en cas de besoin. Malheureusement, ce qu'elle expérimente sur cette île est à l'opposé de cette idée.