Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
D'une île à l'autre
Lancelot est un journaliste martiniquais qui a un beau jour rencontré Rose. Coup de foudre réciproque. Depuis, ils filent le parfait amour sur cette île des Antilles. Rose panse ses blessures, car elle a longtemps vécu sur un bateau, ses parents y vivant en se déplaçant sans cesse, sans travailler. Quand sa mère est morte, disparue en mer, après une chute hors du navire, son père s'est mis à boire et a rompu les amarres avec sa fille, même si son voilier est toujours en rade à quelques kilomètres de chez Rose et Lancelot. C'est alors qu'une mauvaise nouvelle s'abat sur le couple : Rose est gravement malade. Le seul moyen de la sauver est de débusquer un donneur compatible. Lancelot pense au père de Rose et parvient à convaincre ce dernier. Mais, un médecin leur donne alors une autre nouvelle, mauvaise et étrange. D'après les tests sanguins, le père ne peut pas être donneur et n'est sûrement pas le père biologique de Rose. Lancelot apprend cependant un bout de la vérité : le père biologique de Rose devrait se trouver en Bretagne, là d'où la famille est partie des années plus tôt. Mais il convient de retrouver la trace de ce dernier en s'appuyant sur les archives de la naissance. Prétextant un article, Lancelot se rend en Métropole, mais la solution sera plus longue et compliquée que prévu...
Élisa Vix nous propose une intrigue classique : un personnage recherche un père inconnu, avec une variante. Là il ne s'agit pas de l'enfant, mais du compagnon qui se met en quête. Le récit alterne donc l'histoire actuelle avec la recherche et, en parallèle, le passé qui explicite justement cette situation. Une histoire complexe de vengeance, de retournements, de maternités et de "recon-naissance". Au sein de l'histoire, les paysages acquièrent une force intéressante (l'auteure utilise cette image connue d'une maison coincée entre deux rochers et la situe sur une île sauvage, où plus personne ne vit). La quête du père est vue de manière intelligente, même si le deus ex machina final pourra paraitre un peu facile. Toujours est il que les personnages sont bien dessinés, que les motivations sont claires et racontées avec soin, que les décors sont rendus de manière réussie et qu'Élisa Vix continue à nous offrir une œuvre particulière, attachante, utilisant les codes du noir pour raconter des histoires à hauteur d'homme ou de femme.
Citation
C'était sa manière à lui de tenir la mort à distance. L'amour l'avait rendu idiot, il était devenu un imbécile heureux, stupide et inconscient. Il avait baissé la garde, il s'était laissé aller.