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Inédit
Tout public
Traduit du russe par Raphaëlle Pache
Paris : Gallimard, janvier 2019
480 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-017885-8
Coll. "Série noire"
La Belle et la Bête, version russe
Xénia est le nom d'emprunt d'une journaliste russe qui a un petit succès dans le monde du journalisme sur Internet, mais elle est à la croisée des chemins et il lui faut une sorte de concept novateur pour accéder à un nouveau statut. Elle-même s'est découverte comme adepte du sado-masochisme et toutes les violences physiques liées à la sexualité l'attirent. Aussi lui vient-il l'idée de lancer une rubrique spéciale, évolutive, consacrée à un mystérieux tueur en série qui commence à angoisser les femmes moscovites. Peu à peu le succès augmente, attirant par là-même, outre des revenus publicitaires conséquents, l'attention dudit tueur en série qui voit en cette journaliste ambitieuse un double de lui-même, une femme qui se manifeste afin d'être sa nouvelle victime consentante et offerte, une femme dont il est tombé amoureux.
Le roman de Sergey Kuznetsov est un long développement autour de Xénia, de sa vie, de ses obsessions et de ses pratiques, de ses longues discussions avec ses amis et amies. Quelques chapitres alternés présentent la vision du tueur et ses actions gore dans une sorte de manifeste du tueur en série pour la grandeur de ses crimes. Bien sûr, dans les dernières pages, les deux personnages se rencontrent. La Peau du papillon est un texte étrange qui prolonge une description sociale de la jeune femme, d'un univers un peu futile de la jeunesse poutinienne qui veut vivre le rêve capitaliste, à la Bret Easton Ellis, sur la quasi totalité des pages de ce livre. Les contrepoints proposés par le tueur sont assez convenus et le suspense ne prend jamais, à supposer que cela ait été une idée de l'auteur. Chemin faisant, le lecteur n'accroche que rarement et l'on attend sans cesse que l'intrigue décolle, ce qui n'arrive pas vraiment.
Citation
Les histoires proverbiales en Union soviétique sur les tortures endurées par d'héroïques pionniers n'avaient guère touché Xénia, qui n'avait jamais trouvé excitante l'image de jeunes filles du Komsomol avec le calice des seins empli de leur propre sang.