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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'allemand par Mathilde Sobottke
Paris : Belfond, octobre 2020
216 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-8085-9
Coll. "Noir"
Racisme ordinaire
Kodjo était un historien reconnu au Ghana. Mais il a été contraine à l'exil, et est venu se réfugier en Allemagne. Là, il a vécu avec une femme blanche, mais lorsqu'il se sont séparés, Kodjo est devenu un "illégal". Il travaille cependant dans les coulisses d'un restaurant. Sa vie pourrait juste être calme, mais les choses vont se compliquer car il habite dans un petit appartement dans un immeuble délabré, sans lumière. De sa fenêtre, il voit l'appartement d'en face où vit et travaille une prostituée. Un soir, il surprend son client la frapper. Il traverse pour voir si elle est en danger, mais arrive trop tard. Repéré par des voisins, il risque d'être impliqué dans un meurtre. Il va essayer de trouver le vrai coupable afin de se dédouaner. Mais comment mener son enquête quand, en même temps, on doit échapper à la police ?
Récit rapide et nerveux, centré sur son personnage central, Kodjo est un roman qui s'inscrit dans le réalisme noir. Détaillant avec soin les difficultés du personnage pour vivre et survivre dans la capitale allemande, aidé par des citoyens lambda mais, en même temps, victime des forces de police qui sont toujours très scrupuleuses pour surveiller et contrôler les personnes de couleur. Avec son personnage pris dans un engrenage qui ne peut que le broyer, Kodjo décrit cette trajectoire où l'on pourrait penser que l'historien africain, devenu garçon de restaurant et gigolo de temps en temps, malgré la tenaille qui le menace (d'un côté les forces de police, de l'autre, le vrai tueur), devrait s'en sortir. Mais est-ce encore possible dans le monde contemporain ? Le final est une course-poursuite dans les rues de la ville, course qui se dirige vers un point tragique. Ces dernières pages répondent à une course au début du récit où Kodjo et un ami fuient pour échapper à un contrôle qui leur serait fatal. On voit bien comment cette intrigue pourrait être adaptée pour un bon téléfilm à mi-chemin entre le politiquement correct et des éléments policiers qui permettent de raconter plus facilement une histoire. Sans être inintéressant, le roman reste à ce niveau, ne décollant pas réellement et souvent trop prévisible pour emporter la conviction.
Citation
L'écho de ses foulées résonna dans la tête de Kodjo après qu'il eut trouvé son rythme. Les types en uniforme ne le rattraperaient pas. Il était trop entrainé. Il était affûté.