Contenu
Poche
Inédit
Tout public
566 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-1853-7
Coll. "Noir", 700
Actualités
- 07/04 Cinéma: Stéphane Michaka et Les Tueurs de Siodmak
Jeudi 12 avril à 20 h 30, vendredi 13 avril à 14 heures, le cinéma L'Apollo-Maison de l'image (4 rue Albert Ier - 36000 Châteauroux. Tél. : 02.54.60.99.97) reçoit le romancier Stéphane Michaka dans le cadre de l'opération Tu connais la nouvelle ?, cycle de sensibilisation à l'écriture et à la lecture. Cinquante-cinq élèves du Lycée Sainte-Solange ont suivi l'atelier d'écriture animé par Stéphane Michaka au cours de l'année scolaire. Ils seront présents le vendredi 13 avril pour découvrir Les Tueurs de Robert Siodmak.
Pitch :
"Un soir, dans une petite ville qui traverse la route nationale, arrivent deux inconnus. Ils cherchent quelqu'un. Ce sont des tueurs à gages. Leur victime sera un autre inconnu, Pete Lunn, installé depuis peu dans cette modeste bourgade et qui tient un poste d'essence. Pete Lunn, prévenu de leur arrivée, ne cherche cependant pas à s'enfuir et attend avec fatalisme qu'ils l'abattent. Mais Lunn avait souscrit à une assurance sur la vie."
The Killer, réalisé en 1946 par Robert Siodmak d'après une nouvelle d'Ernest Hemingway, est incontestablement l'un des plus grands films noirs du XXe siècle, qui bénéficie en outre d'un casting de rêve avec Burt Lanacster et Ava Gardner.
"Au fil des flashbacks se révèlent un jeune boxeur au cœur trop tendre, une femme fatale, un plan diabolique, un casse qui tourne mal. Rien n’a manqué autour du berceau des Tueurs qui fut d’emblée un grand classique du film noir. De superbes dialogues s’articulent autour d’une intrigue d’un cynisme inflexible. Devant la caméra, Burt Lancaster et Ava Gardner composent un couple incandescent. Derrière, Robert Siodmak, un maître de la mise en scène, dont les séquences inaugurales, sèches, nerveuses et sans appel, ont fait date.
La Nouvelle :
La nouvelle d’Ernest Hemingway a été publiée en 1927 dans le Scribner’s Magazine avant d’être reprise dans son premier recueil de nouvelles, Hommes sans femmes, paru après le succès de son premier roman, Le Soleil se lève aussi.
Après la projection :
"Film emblématique, Les Tueurs de Robert Siodmak a contribué à définir un genre nouveau que des critiques français, après la Deuxième Guerre mondiale, ont appelé film noir. La formule a fait école, et les Américains eux-mêmes l'utilisent sans la traduire. Qu'est-ce qu'un film noir ? En quoi Les Tueurs se rattache-t-il au genre ? Et quel est ce 'malaise spécifique' que le film noir en général, et Les Tueurs en particulier, ont introduit au cinéma ?
Comment et pourquoi Les Tueurs de Siodmak continue d'influencer les écrivains et les cinéastes ?
En dialoguant avec le public, Stéphane Michaka, auteur de La Fille de Carnegie (Rivages, "Noir"), présentera le film de Robert Siodmak en le replaçant dans son contexte historique. Il soulignera les liens entre ce film et le roman noir, et l'importance de la nouvelle de Hemingway intitulée Les Tueurs, point de départ du film de Siodmak.
Il évoquera l'influence du film de Siodmak et de la nouvelle de Hemingway sur son travail d'écrivain et sur ses romans : La Fille de Carnegie, construit en flash-backs, et Ciseaux (Fayard) qui est un voyage dans la nouvelle américaine où Hemingway tient une place importante.
Stéphane Michaka a écrit pour la revue 813 n°112, consacrée à la 'nouvelle noire', un article sur le film Les Tueurs."
Stéphane Michaka l'affirme : "L'Apollo, une magnifique salle art et essai avec un écran gigantesque". Mais ça, les Castelroussins doivent le savoir. Alors, pourquoi ne pas se prendre une bonne dose de film noir plein les yeux ?
Liens : Stéphane Michaka |Tu connais la nouvelle ? |813 - 01/12 Bibliothèque: Stéphane Michaka à Châteauroux
Lagana est dans de Sondra
Lagana est un ancien policier des homicides qui s'est reconverti en détective privé au service de ces messieurs de la finance. Quelle raison l'a poussé à "abattre un parfait inconnu dans une loge d'opéra, vêtu de ce T-shirt et sur la musique d'un certain Wolfgang Amadeus Mozart" ? D'autant plus que cette loge est celle de Sondra Carnegie, "une fille de milliardaire qui aime vivre dans l'ombre" et qui ne s'est "jamais remise de la mort de sa mère – une cantatrice de second rang morte dans des conditions obscures"? Lagana a été appréhendé fuyant les lieux, ses empreintes sur le révolver. Son ancien partenaire, Tourneur va l'interroger. Sûr d'une culpabilité (qu'il recherche pour se venger d'un affront sentimental qui déboucha sur un drame), il va néanmoins écouter un Lagana à la fois troublant et touchant pour aboutir à la conclusion évidente dès le début : la meurtrière n'est autre que Sondra Carnegie.
Étrange roman que cette Fille de Carnegie. Un hard boiled à l'ancienne et à l'américaine. La trame est simpliste à souhait, le déroulement est magistral. On se surprend à penser que c'est fichtrement bien traduit, d'ailleurs, on cherche le nom du traducteur avant de se rendre compte que l'auteur est français. Dans un style fleuri et musical (attendez-vous à lire dans une loge privée du Met et à voir plusieurs opéras), Stéphane Michaka décline trois histoires. Une dans le présent (l'interrogatoire de Lagana), une dans un passé proche (la rencontre entre Lagana et la fille Carnegie) et une dans un passé plus lointain (Lagana, Tourneur et Fran). "Celui qui se sait coupable recueille la confession de celui qui se sent innocent." Cette phrase à elle seule résume et est symptomatique d'un roman long de plus de cinq cents pages, à la construction posée et lourde de sens. Car, et c'est sûrement là l'attrait principal de La Fille de Carnegie, chaque mot compte. Pas une ligne de trop. Et la question de la culpabilité demeure au cœur d'un roman qui n'y va pas par quatre chemins : tout le monde est coupable. Et fortement. Un roman français comme on aimerait en lire plus souvent, que l'on quitte avec beaucoup de regrets mais qui nous accompagne une fois jeté au loin…
Citation
Les avocats new-yorkais sont friands de mots bibliques. Ça les console de vivre dans un monde sans Dieu.