Contenu
Poche
Inédit
Tout public
264 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 979-10-7006-083-4
Coll. "Du noir au Sud"
Vouloir vivre en paix
Marti est un petit truand qui travaille pour Kiko. Et il est chargé de s'occuper de prostituées venues de l'Est. Pris de pitié devant le froid qui les tétanise, il offre aux filles des radiateurs. Mais, comme le lieu est clos et que les radiateurs émanent des gaz pas très sympathiques, l'ensemble des filles (ou presque) meurt. Gros problème pour Marti : s'en est sorti la fille d'un chef mafieux de l'Est, coincée par hasard, et qui ne va pas être contente car sa cousine fait partie des victimes. Elle rejoint son père. Pour éviter les soucis, Marti fuit, laissant se tout seul débrouiller Secos, son seul ami. Là-dessus, des années ont passé. Marti a refait discrètement sa vie dans une petite ville, loin de Bordeaux. C'est du moins ce qu'il croit. Mais la fille de l'Est est revenue avec l'idée de se venger. Kiko torture Secos qui lui donne l'adresse de son ami. Marti est récupéré et emmené dans un camp de gitans. Là, il est frappé, puis soumis à un traitement chimique qui va essayer de le transformer en femme. Enfin il est ramené sur Bordeaux et installé dans une caravane où il devra faire le tapin. Mais, il agresse sauvagement son premier client, un certain Cerdon, avant de se déguiser puis de fuir. Si Marti finit par retrouver Secos, il va surtout vivre de petites rapines et coups foireux tout en essayant d'éviter les hommes de Kiko. Marti s'engage surtout dans une voie dangereuse.
Le roman de Frédéric Villar est raconté à la première personne. On sent bien la déveine et la misère du personnage qui va essayer de s'en sortir. Mais est-ce vraiment possible dans ce monde ? Il y a un moment où il faudra bien faire confiance à quelqu'un (mais est-ce possible ?). Récit d'un bonheur possible, à la marge, mais d'un monde où les "pauvres" sont heureux de continuer le rêve capitaliste en massacrant de plus pauvres qu'eux, Eden pax s'achève dans le noir le plus total, avec une défaite écrite en filigrane depuis le début, malgré quelques pointes d'humour, où quelques petits plaisirs (une balade, un jeune avec un chien, un pétard, une partie de jambes en l'air, une virée à moto) ne peuvent empêcher le rouleau compresseur de passer et vous écraser.
Citation
Ce que j'avais vu quand j'avais ouvert la cave, c'était un tas de filles cueillies par la mort dans leur prison. Des Belles au bois dormant bien alignées. Les princes charmants pouvaient toujours rappliquer avec leurs baisers magiques, c'était trop tard.