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La Femme du deuxième étage
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du croate par Olivier Lannuzel
Paris : Agullo, septembre 2022
222 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-38246-023-8
Coll. "Agullo Fiction"
Portrait de femme
Bruna est en prison. Elle va d'ailleurs bientôt sortir. Mais pourquoi est-elle en prison ? Commence alors un long flashback qui va expliciter ce point. Alors jeune femme modeste, Bruna a rencontré Frane, le beau marin, et a entamé avec lui une liaison. Peu à peu, l'idée d'habiter ensemble s'est faite. Et ça tombait bien car le père de Frane avait construit une grande maison. Il y vivait au premier avec sa femme et avait des locataires au second. Comme la fille de la maison était partie, Frane pouvait occuper avec sa compagne le deuxième étage, une fois les locataires partis. Voilà donc le jeune couple installé, là. Mais très vite les choses étaient devenues pénibles car la mère de Frane s'était révélé une femme envahissante. Et comme Frane était un marin au long cours, il partait pour de longues missions et Bruna devait se débrouiller avec cette belle-mère pénible, d'autant plus pénible qu'elle venait d'avoir une attaque et qu'il fallait s'en occuper. C'est alors que, comme elle devait ranger un débarras dans le sous-sol de la maison et qu'elle y avait trouvé une boîte de mort-au-rat, une idée aurait bien pu surgir...
Le nouveau roman de Jurica Pavicic n'est pas policier au sens strict du terme car si la mort est bien criminelle et la coupable arrêtée grâce à une dénonciation, il n'y a que très peu de suspense. L'essentiel l'intrigue consiste en la volonté de dresser un portrait, le portrait d'une femme un peu chahutée par la vie, qui essaie de se défendre avec les moyens dont elle dispose. Comme dans L'Eau rouge, son précédent roman, en arrière-plan, les convulsions politiques et économiques de la Croatie participent aussi des choix que va faire la jeune femme. Il n'en reste pas moins que c'est ce portrait particulier, dessiné avec soin et force qui constitue l'intérêt d'un ouvrage ressemblant plus aux "romans durs" de Georges Simenon qu'à une "Série Noire" de la vieille école.
Citation
Bruna aime passer ses samedis ici, sur cette hauteur, dans la fenêtre de cette église. Elle est assise, elle respire la marjolaine et le romarin, elle écoute l'écho des voix dans la baie. Et elle pense.