Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
248 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-6745-6
Coll. "La Grenade"
La vie des rades
Saturne n'est pas seulement une planète mais aussi le nom d'un bar tenu par Abdel Mirouche. Ce bar est le lieu où travaille le neveu d'Abdel, Bombonne, qui n'aime pas trop l'école et dont le père a été arrêté et est emprisonné. Bombonne vit calmement, au rythme des affaires du bar et de ses activités parallèles. En effet, parmi les occupations du patron, il y a le remplissage des bouteilles de whisky de qualité par des liquides d'une marque moins chère et quelques soirées spéciales où l'on joue aux cartes. Un soir, débarque pour jouer un homme particulier, surnommé le Suisse. Un cambrioleur qui va entraîner Bombonne vers une vie "facile" mais comportant des risques. L'oncle essaie de l'empêcher de se lier trop à ce joueur, et un autre client tente de l'aider, sans que l'on comprenne (avant la fin) pourquoi. Mais Bombonne est intéressé d'autant plus que l'argent qu'il risque de gagner pourrait lui ouvrir les portes des maisons closes.
Le Balato, de Djamel Cherigui, est raconté à la première personne par Bombonne, et joue sur le langage et sur une forme d'humour. Peu à peu, la trajectoire de cette vie quotidienne devient discrètement, par petites touches, noire, et alors se révèle des côtés plus sombres aux différents personnages. Pourtant Bombonne ne semble pas comprendre totalement ce qu'il vit. Le lecteur, lui, plus attentif, verra des pistes se nouer, des éléments lui donner d'autres pistes et des indices, qui amèneront à une fin plus tragique. Très oralisé, Le Balato raconte la vie d'un quartier, des petits buveurs des cafés, des teneurs de zinc, avec humour et tendresse, avec finesse. Les relations entre le narrateur et une prostituée sont, entre autres, finement décrites. Entre littérature générale et roman noir, un livre agréable.
Citation
Le Saturne, c'était un bar d'habitués, un rade insalubre et plutôt convivial. La majeure partie de la clientèle était des mecs du coin, des voisins qui savaient pas trop quoi foutre de leur temps libre, et qui finissaient immanquablement par atterrir là, le cul vissé sur un tabouret, à siroter de la Heineken.