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Le loup blanc et le diable
Grand format
Inédit
Tout public
Loup y es-tu ?
À la fin de l'été 1961, à douze ans, Jérôme Achard entre au petit-séminaire de Saint Paul, où l'on espère guérir son côté turbulent. Le voilà donc rompu à la discipline d'un établissement catholique suisse. Il y devient le Loup Blanc, son totem scout, cet animal rare qui se distingue de la meute par son courage et son indépendance. Or tout n'est pas rose dans ce séminaire. En effet, l'un des religieux est un alcoolique et, plus grave encore, le bon père Berner, directeur de l'établissement, est un pédophile bon teint qui ne manque jamais une occasion de se livrer à des attouchements déplacés. Mais lors d'une sortie, l'un des pères est sauvagement assassiné sous sa tente. Le coupable peut-il être quelqu'un du séminaire ou un intervenant extérieur ? Jérôme Achard va se retrouver à assister la police dans cette enquête difficile. Mais d'autres meurtres tout aussi brutaux vont avoir lieu... Cependant, c'est soixante-dix ans après les faits, en réunissant tous ses anciens amis de l'institution, que le "loup blanc" va chercher à débrouiller l'affaire qui les a tous marqués...
Au moins, la quatrième de couverture ne ment pas : elle aurait pu faire passer ce roman pour un thriller industriel à base de meurtres horribles et de tueur en série, mais on note bien qu'il s'agit d'un roman de mémoire, même si une bonne partie reste fictive. Car loin des gros effets du thriller industriel précité, le tout est plutôt écrit comme un (bon) roman de "blanche", certes sans une importante recherche stylistique (encore que, à contre-courant des pratiques actuelles, l'auteur n'ait pas peur des mots compliqués) dévoilant ce qui, on le sait maintenant, se cache derrière les façades de respectables institutions religieuses — même si, Christian Lanza est le premier à le reconnaître, on est loin d'un bagne façon "Magdalene Sisters". En fait, on a l'impression de deux romans en un tant l'intrigue policière fait parfois un peu plaquée sur un roman d'apprentissage. Pourtant, la classique résolution genre "Vingt ans après" pose plusieurs questions, à commencer celle de savoir pourquoi le narrateur a attendu tout ce temps pour démasquer le coupable alors qu'il avait déduit son identité presque depuis le début. C'est néanmoins à découvrir pour son décor, sa narration maîtrisée et son cadre inhabituel. Ce qui fait tout de même pas mal pour un premier roman !
Citation
L'adulte pense pour l'enfant, mais toujours faux. À côté. Contre lui. Sans finesse.