Contenu
Une vieille odeur de haine
Poche
Inédit
Tout public
188 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 979-10-7006-132-9
Coll. "Du noir au Sud", 144
Foie gras, cèpes et cadavres
Dans le Tarne, vit une certaine Ingrid, d'origine est-allemande. Elle y vit tranquillement à l'instar de certains gauchistes et autres hippies qui s'y sont aussi "réfugiés". Elle a pour voisin le narrateur de cette histoire. Un jour, en se promenant avec son chien, le dit narrateur découvre son cadavre à demi-enterré. Il appelle la police, tout en étant surpris car le corps a été enseveli à un endroit que seuls des gens du coin peuvent connaitre. Ne pouvant se résoudre à accuser d'autres voisins dont il se sent proche, il décide de mener sa petite enquête. Mais celle-ci ne débouche sur rien, personne ne pouvant témoigner et personne n'ayant de rancune contre cette brave Ingrid. La vie continue et l'affaire commence à s'éloigner des préoccupations des gens lorsqu'une deuxième femme est retrouvée morte. En effectuant des analyses, la police scientifique découvre qu'il y a un lien entre les deux affaires : en effet, les deux victimes étaient apparentées. Pourtant, Ingrid s'est toujours présentée comme fille unique et sa mère, atteinte d'Alzheimer, vivant en Allemagne, ne peut confirmer ou infirmer cette information. Le narrateur reprend donc son enquête pour savoir d'où provient cette demi-sœur.
Une vieille odeur de haine joue sur deux registres. D'une part, la description de la vie calme de son narrateur, réfugié ou exilé dans le Tarn, et qui savoure une vie simple, entre les produits locaux qu'il déguste et des voisins amicaux. Il va se secouer un peu pour comprendre pourquoi sa voisine est morte. De l'autre, le retour du passé, un passé ancien, qui explicitera les meurtres et présentera un personnage qui a prévu son plan de longue date. Le récit est classique et l'explication finale logique, mais ce que l'on retiendra surtout du roman de Bernard Aries c'est la description du personnage central, un narrateur vieillissant qui se croit revenu de tout et qui profitera de son enquête pour retrouver goût à la vie et entamer (peut-être) quelque chose d'intéressant. À travers une évocation sensible de la région, le roman redonne un sens à ces petits riens qui font que, malgré tout, la vie vaut la peine d'être vécue.
Citation
Ce jour-là, le feu craquait dans la cheminée, exceptionnellement la neige tombait, le vent soufflait et les chiens s'emmerdaient. Deux jours qu'ils n'étaient pas sortis et, dans leur regard, une demande irrésistible de promenade à laquelle je cédais.