Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Defert
Paris : Jean-Claude Lattès, mai 2022
362 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7096-7002-9
Retour sans force
Kay Scarpetta et son mari Benton Wesley sont rappelés à Richmond, où la légiste avait commencé sa carrière. Elle est aussitôt mise sur une nouvelle affaire. En effet, le cadavre d'une jeune femme égorgée, aux mains coupées, est retrouvé près d'une voie ferrée. Le premier travail consiste donc à l'identifier. Scarpetta découvre qu'un meurtre assez similaire a été commis quelques moins plus tôt. Puis Scarpetta est victime d'une intoxication alimentaire à cause d'une bouteille de vin empoisonnée (!) apportée par un diplomate étranger. Était-elle la cible ou quelqu'un d'autre était-il visé ? Pour compliquer les choses, Scarpetta est appelée à Washington comme consultante sur une affaire de meurtre dans une station spatiale (!). A-t-elle affaire à un tueur en série ou à un imbroglio d'espionnage international ?
Patricia Cornwell avait débarqué sur la scène du polar dans les années 1990 avec un ton nouveau, d'abord en prenant comme personnage une légiste (ouvrant la voie à quelques milliers d'ersatz) et en employant une structure de saga au sein de laquelle il s'agissait de suivre avant tout l'itinéraire de personnages bien campés dont, incidemment, une partie travaillait dans la police criminelle. Mais dans ses dernières incarnations, la série n'était plus que l'ombre d'elle-même : quel intérêt de suivre ces mêmes personnages qui n'évoluaient plus d'un iota ? D'où, on imagine, ce hiatus de cinq ans. Mais il est vite apparent que, loin de trouver un second souffle, Patricia Cornwell va rejoindre Jonathan Kellerman au cimetière des auteurs vedettes des années 1990 désormais totalement secs... Kay Scarpetta n'est désormais plus qu'une héroïne de série télévisée qui semble curieusement passive par rapport à tout ce qui suit et n'a guère d'états d'âme (loin du personnage riche et sensible des débuts). On nous propose plusieurs intrigues qui toutes méritaient un développement, mais ne vont jamais jusqu'au bout. (Et tout de même... un meurtre dans une station spatiale et une affaire d'espionnage ? Franchement ?) Le pire est encore la conclusion bâclée avec un coupable qui attaque ENCORE Kay Scarpetta chez elle, comme dans tous ses récents romans de la série (exactement l'écueil qu'évitait l'auteure à ses débuts), balançant les informations nécessaires dans les huit dernières pages comme s'il fallait conclure au plus vite. Lorsque Patricia Cornell, elle-même, semble se désintéresser de son propre roman, pourquoi le lecteur ferait-il le moindre effort à sa place ?
Citation
Richmond n'a jamais été tendre avec les étrangers, comme moi. Encore une fois, j'ai l'impression d'être une intruse, une paria. Quand j'ai débarqué de Miami pour devenir la première femme médecin-légiste en chef de l'État, mon prédécesseur était de la même trempe qu'Elvin Reddy. On m'avait fait venir pour nettoyer le bazar laissé par quelqu'un d'autre, et quand je me suis attelée à cette tâche, on m'a poussée vers la sortie.