Je crois que j'ai tué ma femme

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Roman - Policier

Je crois que j'ai tué ma femme

Médical - Procédure - Faits divers MAJ lundi 31 octobre 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Frasse Mikardsson
La Tour-d'Aigue : L'Aube, octobre 2022
336 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-5129-6
Coll. "Noire"

Une affaire tristement ordinaire

Au début de l'année 2017, un fait divers va secouer, entre deux événements politiques plus frappants, la vie de gens en Suède. Une femme, Fatiha, est tuée par son mari. D'origine étrangère, comme lui, elle avait tenté de fuir des violences conjugales, qu'elle avait dénoncées. Son mari avait alors fait un séjour en prison. La propre sœur du meurtrier est elle-même liée aux instances médicales qui vont pratiquer l'autopsie, information qui va obliger à l'écarter de l'enquête. Mais des questions se posent sur les motivations exactes du mari. Voulait-il se venger de sa femme ? Est-ce ce que l'on appelle un meurtre d'honneur car l'ex-épouse se serait "mal comportée" ? Les policiers essaient de reconstituer la suite des faits tandis que les médecins légistes développent des tests complémentaires sur le corps - car certaines mutilations pourraient laisser penser qu'il y a une volonté de martyriser la victime et pas "seulement" de la tuer.

Frasse Mikardsson, l'auteur du roman, est légiste en Suède et a lui-même participé à cette enquête ce qui lui permet de présenter à travers de longues pages les descriptions de la méthodologie de la médecin légale et sur certaines des précautions qu'il faut prendre, à la fois dans le travail proprement dit et également dans les détails de cette affaire, puisqu'il convient de ne pas employer une femme qui pourrait être liée à la victime ce qui poserait des problèmes, au moins des questions, sur l'impartialité des examens. Pour le reste, s'appuyant sur les minutes du procès, le récit oscille donc entre des développements sur ceux qui travaillent à enquêter et sur l'histoire elle-même qui présente un féminicide, certes inclus dans une tradition culturelle peu féministe, mais qui entretient des échos avec nos civilisations occidentales. Je crois que j'ai tué ma femme est une description méticuleuse sous forme de récit journaliste légèrement romancé pour le rendre plus lisible (un sorte de non-fiction), qu'une fiction enlevée et proposant des actions et des personnages inventés. Pour ceux qui aiment ce genre d'ouvrage (qui n'atteint sans doute pas la densité d'un De sang-froid, de Truman Capote, l'auteur qui a initié le genre, mais ce n'est sans doute pas la volonté de départ de Frasse Mikardsson), le roman est une retranscription bien menée d'une affaire réelle qui nous horrifie car elle nous heurte de plein fouet.

Citation

Un médecin légiste va être entendu vendredi pour tenter d'établir à quel stade le visage de la mère de deux enfants de Märsta a été découpé au couteau. Avant ou après le meurtre.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 31 octobre 2022
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