Contenu
Poche
Inédit
Tout public
248 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-493739-00-1
Coll. "Roman noir", 7
Dans la tête d'un homme
Roland Rognes est archiviste dans la police, et il travaille dans un petit commissariat. Il pourrait être heureux avec sa compagne Estelle et le futur bébé qui arrondit son ventre. Seule ombre au tableau, Roland est orphelin et a été ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil, sans trop pouvoir s'attacher. Il s'est donc retrouvé à rechercher ses ascendants, mais il manque par ailleurs de pistes. Lorsque sa compagne chute dans un escalier et meurt, son monde s'écroule. La paranoïa qui était déjà latente en lui s'exaspère. Comme ses collègues policiers semblent eux aussi douter de l'accident - ils évoquent l'idée qu'il aurait pu la pousser -, Roland se met en rogne, même lorsqu'il entend la voix de sa femme qui lui parle. Et puis il y a cette voisine, qui a des vues sur lui, qui essaie de l'aider, de le materner et qui s'insinue dans sa vie et même dans son appartement jusqu'à ce qu'un jour, particulièrement énervé, il la frappe. Comme, en même temps, son travail laisse à désirer, le commissaire le fait placer en maison de repos (où justement sa voisine est infirmière !). Il semble se calmer et le médecin le laissera sortir. Mais est-il vraiment guéri ? Est-il à l'origine des fuites du service qui incriminent des policiers dans des enquêtes difficiles ? Comment va-t-il se débrouiller avec cette voisine envahissante ? Avec la voix ces morts qui le submergent ? Avec son chef qui s'inquiète pour la qualité du travail de son commissariat ? Bien des questions qui nécessitent des réponses...
L'Urne après l'autre, d'Annabelle Léna, est le récit d'une crise, d'une psyché profondément perturbée. Dès le départ, nous sommes dans le noir et nous nous doutons bien qu'il sera extrêmement difficile d'aller vers une fin heureuse. Concentré sur son personnage central, habité par une folie de plus en plus prenante et débordante, le roman décrit, quasiment de l'intérieur, la trajectoire et le basculement d'un être ordinaire vers la plus radicale des fins. En écrivant au plus près de Roland Rognes, le récit ne ménage aucune échappatoire, aucune bouffée d'air frais qui nous sortirait de ce huis-clos étouffant : on passe des sous-sols du commissariat à une chambre d'hôpital, à un intérieur rongé par le souvenir d'une femme morte sans trouver un espace plus heureux. C'est avec cette atmosphère renfermée, décrite cliniquement qui nous emporte.
Citation
Clémence referme la porte de sa cabane intérieure, celle qui s'actionne avec un coquillage. Elle observe longuement son reflet dans le miroir. Il est temps de prendre soin de la petite fille qui s'y cache.