Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
336 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-493739-03-2
Coll. "Polars", 39
Candide et son héritage
Fabrice Dardanus est un homme recherché par la police. Mais quand une équipe arrive au petit matin pour défoncer la porte de l'appartement familial, il n'y a que son frère, Nolan, et leur mère. Les voisins se plaignent du bruit. Un chien, chargé de trouver des traces de drogue, mord un autre policier, tandis qu'un officier se moque de la cheffe. Tout vire au grand n'importe quoi. Dès le début, on découvre donc, derrière une scène noire, une perquisition au petit matin, des accents comiques, des détournements qui font rire. Et ce début indique déjà ce que sera le roman de James Holin : une façon de se moquer gentiment du genre, de présenter des personnages plus ou moins grand-guignolesques dans le cadre d'une intrigue qui reste du domaine du polar. Car si Fabrice Dardanus n'est pas là, ce n'est pas qu'il est innocent, mais qu'il est coincé par un caïd à qui il doit de l'argent. Ce caïd vient d'ailleurs d'envoyer ses deux adjoints pour faire peur à Nolan et lui proposer une journée pour récupérer l'argent dû. Mais Nolan n'a rien ! Il se souvient cependant que sa mère vient de lui parler d'un notaire et d'un héritage. Nolan découvre donc que son père n'est pas celui qu'il croyait mais un notable provincial qui l'a abandonné, et il décide de se rendre chez le notaire afin d'obtenir un peu d'argent qui pourrait l'aider. En chemin, il se fait arrêter par la police et est "sauvé" par une jeune journaliste exaltée qui hurle au délit de faciès et l'entraine avec elle. Or, surprise, ce n'est autre qu'une des héritières "légitimes" du notable. Et elle va l'emmener avec lui à la découverte de cette famille exaltée où les enfants s'opposent à la nouvelle belle-mère, qui a décidé d'hériter de la majorité des biens. Au même moment, l'entreprise que détenait le notable est au bord du dépôt de bilan. Alors que la grève des ouvriers a éclaté et que l'on tente de cacher les informations afin de pouvoir vendre l'entreprise à des investisseurs étrangers, l'arrivée de tous les héritiers potentiels et leurs propres vues sur l'héritage risquent de provoquer un grand chaos.
Le début du roman de James Holin montrait que la comédie et le foutraque pouvaient aussi être une manière d'aborder le genre. Autour de cette course-poursuite où les héritiers essaient de gagner le maximum en un minimum de temps, car tous, pour des raisons diverses, aimeraient que les choses soient réglées dans la journée, où le mort se moque des vivants en les faisant courir à la manière d'une fable de La Fontaine, c'est une multiplicité de personnages qui apparaissent, comme autant de caractères à la Molière, obnubilés par une passion et qui ne vivent que grâce à celle-ci : entre la belle-mère qui entend escroquer son monde, les héritiers qui se déchirent entre eux, le caïd et ses hommes de main bas du plafond, Nolan apparait comme un être naïf, ne saisissant pas tout, découvrant ahuri que sa famille se compose de gens, qui sous leur couvert de notabilité, sont aussi hargneux et grippe-sous, avides, que ceux de sa propre cité. Périple amusé d'un Candide, Aimez-vous les uns les autres est une très bonne nouvelle, celle d'un roman policier drôle et réussi
Citation
Elle cherchait un mouchoir. Glinoc, impatient de connaître la suite, en tira un de sa soutane. Comme il était à moitié usagé, il le coupa en deux, façon saint Martin. La notaire le remercia de sa générosité mais préféra s'absenter pour en prendre un neuf.