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Autant en emporte le divan
Auteur sans grand succès, Théodore Moisan souffre de trous de mémoire, si bien que son médecin lui prescrit une IRM. Quarante minutes enfermées dans un cylindre où il subit une crise de claustrophobie inhabituelle chez lui, accentuée par des phénomènes effrayants. Une fois sorti de là, il s'apprête à reprendre le cours de sa vie lorsque les phénomènes se multiplient : des suicides sur son chemin, des gens qui le prennent pour un autre, des objets et des événements qui ne cessent de revenir comme si sa vie était prise dans une boucle. Et qui est ce mystérieux inspecteur de police qui le suit partout ? Quelle est cette expérience dont on finit par lui parler, et qui pourrait avoir perturbé son existence ? Que s'est-il passé pendant cette IRM ? Et, d'ailleurs, est-il sorti de ce s'tie de cylindre ?
Patrick Senécal est un auteur que l'on aime bien à k-libre, pour l'amabilité avec laquelle il s'est plié au jeu de l'interview, pour l'originalité de certains de ses thèmes et pour avoir mis le Québec sur la carte du monde du polar (et cette fois, Ramsey a préservé ces tabarnak de calice de québécisme qui font une partie du plaisir de lecture et de son identité). Il faut cependant reconnaître que comme auteur, il s'avère inégal, même si le bon l'emporte largement sur le moins bon. Là, avec ce titre récent, on est tout de même dans le moins bon... Le point de départ de ces gauchissements de la réalité semble tiré d'un livre de la défunte collection "Angoisse" du Fleuve Noir, et de bonne cuvée (car, oui, on est plus dans le fantastique que le polar), et les intercalaires qui servent d'ellipses et qui sautent les moments les moins intéressants, comme issus d'un narrateur omniscient, introduisent un certain suspense. Si la structure est quelque peu répétitive, c'est le principe du roman qui veut ça, même si l'auteur est loin de tirer à la ligne. À partir de là, on a plusieurs pistes pour une conclusion traditionnelle à ce genre de récit, généralement toutes décevantes... mais sans trop déflorer, la fin introduit une mise en abyme qui donne à dire qu'au fond, le roman lui-même se veut une métaphore sur le manque d'inspiration. Un jeu de miroir qui plaira ou non, mais a au moins le mérite de sortir du commun. Gageons qu'après une parenthèse expérimentale pas inintéressante, Patrick Senécal nous reviendra en pleine forme pour son prochain roman... à moins qu'il ne décide de prendre encore une direction différente et inattendue. On ne sait jamais avec ce diable d'homme, et c'est aussi une des raisons pour lesquelles on l'apprécie !
Citation
Une lecture ? Vraiment ? Depuis plusieurs années, bon nombre d'écrivains ne lisent plus d'extraits à leurs lancements : cela ennuie souvent les invités qui n'ont qu'une seule envie, celle de reprendre leur discussion.