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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Julie Sibony
Paris : Sonatine, mai 2022
520 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-831-5
Vivre la tête haute
L'action se situe à Cape Haven dans une petite ville côtière de la Californie. L'un des derniers spectacles est de regarder les maisons du bord de mer s'écrouler avec la falaise qui les porte. Tout ça fait l'affaire de Darke qui a acheté d'autres terrains qui prennent de la valeur car il a beaucoup emprunté et pas forcément à des bonnes personnes. Propriétaire d'un bar local, il est également le mari de Star, une femme qui boit beaucoup et essaie tant bien que mal d'élever ses deux enfants, Duchess et Robin, dont personne ne connait le père. Mais si Star boit, c'est aussi pour oublier que sa sœur a été écrasée des années plus tôt par Vincent King. Vincent s'est enfui mais son meilleur ami, Walk, a repéré les traces sur la voiture et l'a dénoncé. Des années ont passé. En prison, Vincent s'est battu et a finalement pris en tout une trentaine d'années. Walk est lui devenu officier de police, mais il a une maladie dégénérative qui va lui compliquer la vie (et laisse penser aux autres qu'il boit également). De loin, Walk surveille Duchess et Robin, mais c'est compliqué car la jeune fille est une boule de nerfs qui refuse toute aide. Pour se venger de Darke, elle met le feu à son bar, et les assurances refusent de rembourser. La situation se complique donc encore plus. Surtout que c'est à ce moment-là que Vincent sort de prison, est récupéré par Walk, qui est resté son ami, et revient vivre dans sa maison, une maison que, justement, Darke aimerait posséder. Lorsque l'on retrouve Star assassinée, Vincent muet à côté du cadavre, que peut faire Duchess ? Walk, convaincu de l'innocence de son ami, va essayer de le sauver.
Nous ne sommes là quasiment qu'au début du livre, qui va se concentrer sur quelques personnages, dont la jeune Duchess qui se rêve comme hors-la-loi, sur cette frange de la population qui reste rurale, qui essaie de survivre dans un monde qui va trop vite, qui laisse sans souci les autres au bord de la route, sur les petites maisons, les espaces ruraux, les verres, les déchirures du passé, le poids du remords et l'obligation d'obtenir le pardon. Par delà ses thèmes propres au roman américain, racontés ici avec une force peu commune, appuyés aussi sur une nostalgie, s'ouvrant grâce aux derniers chapitres qui renversent nos certitudes et offrent un renouvellement des pistes, nous présentant une relecture possible. Chaque personne parvient à être à la fois un archétype déjà vu dans d'autres romans et une personnalité propre, au sein d'un décor et de thématiques auxquels Chris Whitaker offre une variation intelligente et sensible.
Citation
Walk se tenait à l'orée d'une foule fébrile. Des gens qu'il connaissait depuis sa naissance, d'autres depuis la leur. Des vacanciers munis d'appareils photo, tout en sourires et coups de soleil, ignorant que l'eau emportait bien plus que du bois.