Contenu
Poche
Inédit
Tout public
384 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 979-10-7006-145-9
Coll. "Du noir au Sud"
Les damnés du bitume
La PJ 31 sous les ordres du commandant Gildas Mendiboure et son adjoint le capitaine Jérôme Audibert est située à Saint-Gaudens, au sud-ouest de Toulouse, à une trentaine de kilomètres de la frontière espagnole. Autant dire aux premières loges sur cette plaque tournante des trafics de tout poil... Lorsqu'un cadavre est retrouvé par des éboueurs au bas d'une tour de la Cité des Peintres, tout le dispositif judiciaire se met en branle. Il apparaît vite que le malheureux a subi un véritable calvaire, les orteils coupés, les genoux fracassés avant d'être fini à coups de perceuse. C'est un coup de celui que l'on surnomme Ken, caïd de la cité et psychopathe de première, envers un sous-fifre qui a tenté de l'arnaquer. Sauf que Ken a lui-même un mystérieux chef qui n'est guère satisfait de son excès de zèle : quelques coups et une mise à l'amende auraient amplement suffi pour donner l'exemple plutôt que d'attirer l'attention de la police. Or ne pas faire de vagues est la règle des trafiquants. Justement, le cousin de la victime, lui-même indic, rencarde la police sur la bande de "Ken", des fous furieux ramenant de grandes quantités d'herbe depuis l'Espagne. C'est alors qu'une voiture emportant deux paisibles retraités habitant non loin de la Cité des Peintres a un accident. Leur coffre s'avère rempli de résine de cannabis... De toute évidence, ils ont été terrorisés afin d'accepter de faire la livraison. La série noire ne fait que commencer pour la bande de Ken et de son patron inconnu. Et des indices donnent à penser que celui-ci pourrait être de la grande maison...
Voici donc un premier roman noir qui donne à penser qu'Alain Jauhan suit les pas de Pierre Pouchairet, voire du regretté Jan Thirion pour le décor. Autant dire que l'on a affaire à du dur-à-cuire sec, de l'histoire d'hommes abreuvés à la testostérone et qui sent sous les bras. Ce qui est soit un bien, soit un mal selon la sensibilité du lecteur. L'amateur de polars sévèrement burnés risque d'être ravi : on trouve le mélange de personnages plus ou moins reluisants rappelant effectivement l'univers de Jan Thirion, le tout en une trajectoire menant à un finale dantesque riche en action et en suspense digne des meilleurs blockbusters. Bref, si Olivier Marchal a besoin d'un sujet pour son prochain film, il sait où aller le trouver. L'auteur ne cherche pas à être trop ambitieux (enfin, si une bonne histoire bien racontée n'est pas une ambition démesurée en soi) et donc réussit son coup haut la main. On aimerait juste un poil plus de personnalité, mais ce sera peut-être pour le prochain ?
Citation
Il aimait cette montée d'adrénaline avant une intervention, quelle qu'elle fût. C'était dans ses gènes, dans son ADN de flic.