Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
526 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-265-15573-2
Coll. "Fleuve noir"
Meurtre en Réunion
À la suite d'un traumatisme, Paul Kessler a quitté la police pour le statut de jeune retraité. Ce qui ne l'empêche pas de se faire consultant, à défaut de détective privé... Après avoir arrangé un cas de brimades racistes dans l'affaire de l'entrepreneur toulonnais Hubert Bourdonnais, celui-ci lui propose une affaire plus sensible : la mort de son propre fils Pierre, installé à la Réunion, victime d'un accident d'hélicoptère. Or il reste bien des zones d'ombre : l'accident a eu lieu en plein après-midi par temps clair, le jeune homme n'avait ni alcool, ni substances quelconques dans le corps, il était un pilote aguerri et la cause de sa mort n'a pas été déterminée. Bourdonnais est persuadé que la police locale a bâclé l'enquête et que son fils a été assassiné. Kessler part donc à la Réunion tirer l'affaire au clair. Il découvre vite que le fils Bourdonnais avait des liens avec le trafic de drogue local — peut-être plus qu'il ne le pensait. Mais il se passe de drôle de choses sur l'île : sur le signalement d'une prof, Louna, une petite fille est examinée pour détecter d'éventuels abus, et ceux qui s'approchent de cette affaire ont tendance à mourir brutalement... Au centre de cette toile, il y a le monstrueux Sogbe, jeune Togolais marqué à vie après avoir failli mourir d'une morsure de serpent, puis éduqué au culte de la déesse Mawu. Après avoir commis un premier meurtre au Togo, il s'est frayé un chemin sanglant jusqu'à la Réunion où il a pu fonder une secte d'adorateurs de Mawu. Et gare à qui se met sur le chemin du chamane...
Un gros roman touffu qui, selon une recette habituelle du thriller industriel, passe rapidement d'une sous-intrigue à une autre afin de donner du rythme à son récit assez embrouillé, mais qui, comme souvent, une fois déroulé, s'avère relativement simple (ce n'est pas un reproche !). Le tout à travers de nombreux personnages, peut-être un peu trop, car il est facile de s'y perdre. Jacques Saussey nous offre cependant un véritable méchant flamboyant avec une légère suggestion fantastique, terrifiant tueur psychopathe sorti d'un slasher cinématographique aux origines dûment détaillées, et dont, vu sa stature, on regrette que (sans déflorer) la fin soit un peu expéditive là où elle aurait pu être plus grandiose. En tout cas, le décor joue à fond et ce gros roman où explose le métier de l'auteur ne commet pas un seul instant le péché cardinal du roman populaire, à savoir ennuyer. Rien d'exceptionnel, juste un roman qui nous est proposé pour mieux nous tenter.
Citation
Vu la violence de la scène, Chloé Thuillier semblait avoir été abattue sous le coup de la rage, mais aussi celui d'une urgence absolue. Alors, qu'est-ce qui avait bien pu motiver le tueur à la faire taire ?