Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Arles : Babel, septembre 2022
294 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-330-16774-5
Coll. "Noir", 278
Fin de règne
Nous sommes en novembre 1975. Pour des Français, cela n'évoque pas forcément de grandes dates historiques mais pour les Espagnols c'est différent. La fin de l'année 1975, c'est le moment où tout peut basculer car Franco est sur le point de mourir, une mort que son entourage essaie de cacher. C'est aussi le moment où Lucia, exilée, décide de revenir : elle apporte les cendres de son père afin de les répandre sur le sol espagnol. Elle veut en même temps voir le pensionnaire d'un asile qui est peut-être la clé d'une affaire ténébreuse, dont elle croyait connaître tous les fils. En parallèle, un commissaire de police, extrêmement lié au franquisme et à ses noirceurs, s'approche de la jeune femme car lui aussi se doute que les révélations de ce "fou" pourrait changer les choses et créer l'occasion d'un scandale qui touche jusqu'à l'entourage de Franco.
Ce roman a été le premier publié par Victor del Árbol et il ressort aujourd'hui, le succès des ouvrages suivants aidant. Mais il serait absurde d'y voir un fond de tiroir. Au contraire, il est intelligemment servi par une intrigue en abyme - l'enquête sur le passé qui se dévoile dans une nouvelle version répond à une description des jours finissant du franquisme. C'est le moment où tous hésitent et se demandent si l'on va vers une démocratisation lente. Dans le même temps, les admirateurs du système franquiste et ses reitres veulent maintenir, y compris par une exacerbation de la violence, la dictature. Cette atmosphère lourde et pesante, qui sera l'objet de descriptions sanglantes et fortes, cet aller-retour fantomatique entre le présent et le passé, font de ce roman une plongée nauséeuse dans un monde noir, âpre et prenant.
Citation
Tout ce que vit Nahum Marquez avant qu'on lui enfile la cagoule et que tout devienne noir, ce fut le médecin qui dans quelques minutes allait certifier sa mort, par asystolie et traumatisme bulbo-cervical, et le greffier qui donnerait lecture de la sentence.