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Les grands cimetières sous la lune
Thom, détective privé de son état, habite juste en face du cimetière du Père-Lachaise, ce qui ne manque pas de logique. Un jour de gueule de bois, c'est en regardant par la fenêtre qu'il voit un inconnu errer entre les tombes. Un inconnu couvert de sang et qui semble lui faire des signes... Conformément aux règles, le privé prévient la police avant d'aller voir ce qu'il en est. Dépourvue de papiers d'identification, la victime est un homme de vingt ans à la gorge tranchée. Mais qui peut bien venir au Père-Lachaise pour s'y faire assassiner ? Et pourquoi ce parfait inconnu semblait-il connaître Thom et savoir où il habitait ? Dans un mausolée proche de l'endroit où l'on a découvert le cadavre, Thom débusque une boîte contenant une basket impeccable, celle qui manquait au cadavre. C'est lorsque la sœur du défunt vient signaler sa disparition que la police peut identifier Arnaud Lemarchand, un étudiant sans histoires. Mais pas tant que ça, puisqu'il s'est fait assassiner... Un vieil ami qui a sans doute donné à la victime l'adresse de Thom leur divulgue un premier indice. Mais que pouvait-il avoir à révéler à Thom d'assez important pour lui coûter la vie ?
Jérôme Frioux-Toublant, l'auteur, fait renaître la figure tutélaire du détective privé, une des plus marquantes de l'histoire du genre (son détective privé est apparu dans Fleurs de sang). Mais son personnage n'est pas un dur-à-cuire de roman noir bourré de fusillades et de bourres-pifs, il est plutôt proche du Jérôme K. Jérôme Bloche de la fameuse bande dessinée (même si, comme ses homologues, il ne rechigne pas sur un verre. Ou deux...) Le ton général reste assez décontracté au cours d'une enquête dûment embrouillée dont la résolution, d'une grande noirceur, tranche un peu avec ce choix de narration, même si le style est irréprochable. Bref, selon la formule consacrée, le tout aurait pu s'illustrer dans une grande collection populaire de jadis comme "Spécial-Police"... Sauf que les romans qu'ils publiaient faisaient deux cents pages, pas le double... Le récit aurait en effet nécessité un peu de dégraissage pour gagner en nerf, même si on est loin du délayage à l'anglo-saxonne. Reproche mineur pour un roman qui reste éminemment agréable entre deux œuvres plus ambitieuses.
Citation
Probablement d'ascendances méditerranéennes, la créature est très brune et a de grands yeux vert clair presque gris. Thom remarque son corps long et athlétique, mais c'est l'expression de son regard qui l'arrête. Attentif, analytique, intelligent. Avec l'air d'une flic sur son territoire, bien décidée à reprendre la main, pas impressionnée par des collègues parachutés fut-ce du Quai des Orfèvres...