Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau
Paris : 10-18, janvier 2023
336 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-08135-3
Coll. "Littérature étrangère"
Quand la vie et nos corps brûlent autant que les forêts
Raymond Mathis est un vieil homme qui a perdu sa femme et a vu s'éloigner son fils dans les drogues diverses et variées. D'ailleurs, le roman s'ouvre alors qu'il rentre chez lui et découvre que de nouveau son fils est venu lui voler des choses pour s'acheter sa dernière dose. Il ne sait comment faire. C'est alors qu'il reçoit un coup de téléphone angoissant : son fils doit de l'argent à un dealer et ce dernier a envoyé des récupérateurs qui l'ont enlevé. Ils le laisseront en vie si le père vient leur donner l'argent qui lui reste. En parallèle, nous allons suivre Denny Rattler, un petit drogué, lui aussi sans avenir. Il vole dans les maisons en faisant bien attention à ne pas laisser de trace. Surtout, il s'arrange pour ne pas voler beaucoup à la fois. Mais son dealer n'est pas très satisfait des bricoles avec lesquels il compte payer. Denny doit cependant essayer de survivre et d'avoir de quoi se procurer ses doses. Pour cela, est-il prêt à accepter n'importe quoi ? Enfin, nous sommes avec Rodriguez, un agent des stups qui fonctionne sous couverture. Des indices laissent penser que l'endroit où vit Raymond est une plaque tournante de la drogue. Aussi, Rodriguez est envoyé pour essayer de trouver des pistes et de remonter un à un les chefs du réseau. Évidemment, les trois personnages sont, au cours de leurs aventures, amenés à se croiser.
Les hommes s'activent à se sauver, ou à poursuivre leurs petites actions tandis que, en fond, les forêts brûlent, l'odeur des fumées se répand et contamine tout. S'appuyant sur un décor exceptionnel et prémonitoire, David Joy montre comment la drogue (et également à travers le scandale des médicaments qui contenait des opiacés permettant aux industriels pharmaceutiques de rendre dépendants les consommateurs qui voulaient juste un soulagement) a gangrené la vie. Si Raymond tente de régler les problèmes lui-même ce qui n'est pas forcément une bonne idée, l'auteur ne prend pas partie et décrit la façon dont les gens essaient de vivre, malgré tout, avec leurs qualités et leurs défauts, malgré tout, y compris parfois, malgré eux. De la noirceur à l'état brut.
Citation
Quand il avait enterré Doris, Ray était resté dans le trou avec elle. Il craignait qu'avancer implique de l'oublier, et l'oublier aurait signifié qu'elle n'avait jamais vécu.