Contenu
Poche
Inédit
Tout public
180 p. ; 17 x 12 cm
ISBN 979-10-310-1254-4
Coll. "Crimes et châtiments", 134
Panier de crabes de province
Le château de Blascours se dresse au-dessus de la petite ville. Il est occupé par une vieille dame qui avait un héritier naturel, Delmas, son voisin. Mais Rémy a réussi à acquérir les bonnes grâces de la vieille dame et en a hérité à sa mort. Il s'y est installé avec toute sa famille, frère et sœur, et leurs descendances. Il règne sur cette fratrie en tenant fermement en main les cordons de la bourse et tous lui obéissent, contraints et forcés. Seule son épouse rue parfois dans les brancards. Elle a également pris un amant qui n'est autre Delmas, un ennemi bien compréhensible et qui représente un sacré problème. Les relations sont aussi compliquées avec Reynaud, l'adjoint de Rémy dans ses affaires, mais qui, peut-être, se prépare à le quitter en emportant une partie de la clientèle. On pourrait vivre tranquillement ainsi dans une province où les haines se recuisent. Delarque, qui a déjà mené deux enquêtes dans les romans précédents de Christian Dorsan, est sur place, non pour de ténébreuses affaires, mais pour travailler à la rénovation d'une auberge. Un matin, en faisant son jogging, il découvre le cadavre de Reynaud, pendu. Il est embêté et en même temps se dit qu'il va retrouver Muguet, une jeune policière du coin. Devant la vie et les manœuvres de Rémy, devant les relations ambigües que chaque membre de la famille entretient avec celui qui les commande, devant d'autres membres de la famille morts dans des accidents étranges, avec la proximité d'un voisin qui les haïssait, il est difficile de trouver un coupable possible, d'autant que chacun sert d'alibi aux autres. Qui plus est, en fouillant, les enquêteurs découvrent que Rémy multipliait les contrats et pièges juridiques qui tenaient encore plus sa famille sous sa coupe, ce que risquait de changer Reynaud. Y aurait-il un rapport avec sa mort ?
Même si elle va se révéler complexe et avec des rebondissements, l'enquête reste très classique, de même que son traitement. Le roman vaut principalement par la création d'une atmosphère pesante, que ce soit dans une petite ville de province où tous se connaissent et où les secrets de famille affleurent à chaque instant, ou même à l'intérieur du château, où tous se surveillent en attendant les fautes des autres, afin de se libérer un peu du poids des autres habitants. Confits dans leurs questions d'argent, les héritiers s'observent avec des regards qui tuent, et le passage à l'acte s'en trouve simplifié. Héritage mortel à Laudun conclut aboutit à une conclusion intéressante de la trilogie de Christian Dorsan autour du personnage de Delarque.
Citation
Rémi Clavel n'était pas du matin. Dans l'aile droite du château, il s'était réservé le premier étage tout entier. Après tout, c'est grâce à lui que la fratrie des Clavel continuait à habiter cet endroit et il estimait normal qu'en retour, il puisse en jouir plus que les autres.