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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thibaud Eliroff
Paris : Pygmalion, octobre 2022
346 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-020639-8
Coll. "Imaginaire"
Toujours en revenir aux vieilles recettes
Pilot's Creek est un petit village comme tant d'autres aux États-Unis. Mais un jour, une jeune fille se met de côté, en marge de la société, et décide de vivre dans les bois. Peu à peu, avec la fille à qui elle a donné naissance, elle évolue en ermite et vend des herbes, des plantes, des décoctions. Un jour, pourtant, suite au décès d'une femme, les habitants commencent à se plaindre de la "sorcière" et des villageois les attrapent, elle et sa fille, et vont les brûler. Ils vont même pousser leur haine jusqu'à les enterrer séparément, la mère sans aucune mention de l'enterrement, et la fille dans une tombe cernée de crucifix pour l'empêcher, même morte, de revenir. Des années plus tard, cette histoire est devenue un véritable mythe urbain et certains viennent même voir la tombe de la petite fille. Un homme décide d'en faire un film au début des années 1970, un film d'horreur un peu fauché. Il engage Amber pour jouer le rôle de la petite fille. Malgré le peu d'argent, le film est lancé. Lors d'une scène de nuit, Amber entend des voix dont celle de la fille morte et croit être entraînée par la mère vers la tombe. Tout ça tourne au fiasco, mais on parvient à monter un semblant de film qui n'aura aucun succès mais aura une seconde carrière en vidéo. Des années encore plus tard, un génie en herbe décide de faire un remake du film et embauche Amber pour jouer à présent la mère. Ce remake sera-t-il l'occasion de casser la malédiction ?
Le roman de Clay McLeod Chapman est éloigné du l'univers polar, a moins que l'on décide qu'il s'agit plus d'un problème psychologique de folie et de personnages déclassés, fantasmant leur vie. L'aspect fantastique est également léger, aussi léger que la légende qui sert de base. On voit bien le film qui aurait pu en être tiré dans les années 1970, avec des vagues de synthétiseur et des nuages de brume fantomatiques sur des décors un peu carton-pâte. L'écriture est également très classique, sans accroche, un peu tendance série B. L'idée de se servir d'un mythe urbain, d'un film et de son remake pour essayer de résoudre la malédiction de départ est assez intéressante, mais son traitement un peu lourd, comme un gros gâteau qui écœure plus qu'il ne permet de saliver.
Citation
Notre ville ne souffrira pas qu'une sorcière vive, dit-il. Puis il gratta une allumette.