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Roman - Policier

L'Amore aux trousses

Hard boiled - Enquête littéraire - Guerre MAJ lundi 16 janvier 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

François Darnaudet
Bordeaux : Sud-Ouest, septembre 2022
268 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-81-770921-5
Coll. "So noir"

Le festival de la bande décimée

Igor Leroux est un détective privé qui vit à Paris. Mais il a aussi besoin de payer ses factures et est engagé pour descendre sur Cognac livrer un bout de bois à un certain Darger. C'est un symbole donné par une ancienne amoureuse et l'on verra bien comment l'homme répondra. Igor Leroux accepte la mission qui lui permettra en même temps de passer voir un vieil ami, Toinou, un jeune informaticien qui lui a téléphoné récemment. La discussion a d'ailleurs été assez étrange, perturbée par des craquements et Leroux n'est pas sûr d'avoir tout compris. En tout cas, depuis cet appel ce dernier ne répond plus au téléphone. À peine arrivé, Leroux découvre que le jeune homme préparait un jeu informatique pour un concours organisé par la région, un jeu autour de la présence durant la guerre de Boris Vian dans la ville, jeu qui devrait permettre de visiter la cité de l'avant-guerre et ainsi de répondre au cahier des charges dudit concours. L'aurait-on tué à cause de ce jeu ? La vérité tournerait-elle autour de photos, servant pour la documentation du jeu, datant de la Deuxième Guerre mondiale et qui montraient la rafle de résistants par les forces de la milice ? En même temps, Nicolas, un vieil homme, lui aussi détective privé et qui a été le mentor d'Igor Leroux, reçoit lui aussi une mission dans le Sud : un ami collectionne des esquisses de Delacroix et là, il lui semble qu'on lui en a volé quelques unes, remplacées par des faux. Nicolas descend mais comprend vite que, comme pour le bout de bois donné à son ami, il s'agit d'un plan afin de les faire venir tous deux sur la ville, le tout en lien avec le nom du véritable père d'Igor Leroux. Quand celui-ci découvre un homme mort posé sur sa moto, il comprend que le piège se referme sur lui...

Deuxième volet d'une série autour d'Angoulême et du Sud-ouest truffé de références à la bande dessinée et à Boris Vian, L'Amore aux trousses revient sans cesse sur certaines passions de l'auteur. Sans entrer dans le détail, des clins d'œil malicieux et parfois tristes et mélancoliques sont lancés aux lecteurs déjà familiers de François Darnaudet, mais ce n'est qu'un plus, l'histoire se lisant très bien sans ces connaissances. Allègre et bien troussé, peuplé de personnages dressés en quelques lignes mais que l'on voit parfaitement s'agiter sous nos yeux, s'appuyant sur une intrigue complexe (une machination compliquée pour obtenir des réponses, mais provoquant en parallèle d'autres drames et une enquête non prévue - la mort de Toinou -, serait restée inexpliquée sans la venue d'Igor Leroux). Le roman mélange avec bonheur des sentiments contradictoires : on côtoie des morts que l'on ne peut oublier, mais la vie continue et il faut faire avec tout ce magma, toutes ces envies qui pourraient s'opposer. Tous ces fils s'entrelacent grâce au talent et au métier d'un auteur qui signe-là une œuvre à la fois personnelle et qui s'inscrit dans des contraintes, un peu à la manière des oulipiens, mais en jouant sa propre mélodie. À la lecture de ce livre, l'on en vient à se pencher dans sa bibliothèque pour lire ou relire un autre livre du même auteur, c'est dire l'enchantement poétique rendu avec force par la couverture.

Citation

Finalement, elle me demandait d'être le Galaad qui allait lui rapporter le Saint-Graal et le sang du Christ. Sauf que, connaissant la vie et les aléas du boulot de détective privé, je risquais de trouver au bout de la route un simple pot de chambre plein de pisse.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 03 janvier 2023
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